Patine de l’usine Cités miniatures



La patine : nombreux sont les modélistes qui les admirent. Qui n’a pas été admiratif à la vue des patines subtiles de Franck Blondel en expositions ? Mais ils sont tout autant nombreux à ne pas oser s’aventurer sur cette voie qui leur semble insurmontable. La peur de tout rater peut parfois tétaniser. Forcément, Franck Blondel est un restaurateur professionnel d’œuvres d’art. Il a donc un talent que nous n’avons pas. Et pourtant !

Bien-sûr, il n’est pas ici question de rivaliser avec de grands maîtres vus sur le net. Pas question, simplement parce que ces amateurs de haut niveau disposent, en plus de leur talent incontestable, d’un atelier que nous n’avons tout simplement pas. Hormis les onéreux aérographes professionnels, il y a surtout tous les consommables en peintures et solvants et qui coûtent un bras.

Ceci dit, inutile de se plaindre ou de jalouser quiconque. On est là pour rivaliser avec personne, si ce n’est avec soi-même, et se prouver que l’on peut toujours progresser et acquérir de nouvelles compétences. La patine est un art qui s’acquière par la pratique. Oui, on peut, malgré un budget contraint, se faire plaisir et améliorer nos bâtiment et véhicules ferroviaires à un coût modéré, avec des produits basiques et quelques pinceaux. Bref, on peut pratiquer un modélisme techniquement et budgétairement accessible à tous.

Parmi toutes les pièces détachées offertes par Jeanne et Olivier, j’ai retrouvé des lettres en relief. J’ai donc décidé de transformer ce bâtiment en une imprimerie. Cela me permettra de justifier la présence du camion Panhard 1960 de la gamme REE Asphalte 87 en tirage limité aux couleurs de Loco-Revue, la publication créée en 1937 par Jean Fournereau. J’imagine que le véhicule est venu récupérer les exemplaires du dernier numéro de l’emblématique revue de modélisme ferroviaire.

Afin de coller ces lettres droites, j’utilise une section de bois carrée et une équerre.

Photo 3459 : Tutoriel patine bâtiment usine Cités miniatures. Pose des lettrages. Source : letraindemanu.fr

L’idée est ici de vieillir un peu un bâtiment encore en activité et non une ruine. On est en centre ville, avec les polluants que cela implique. Il faut donc vieillir un peu le toit et, sur la façade, essentiellement le rideau métallique et les soubassements.

Matériels et produits : Peinture à effet Ammo MIG 1004 effet rouille, terres à décor (ocre rouge, noir poussière, ombre naturelle), vernis mat en bombe. Pinceaux fins dédiés à la peinture et pinceaux fins exclusivement réservé aux terres à décor.

Terres à décor : Les terres à décor peuvent se travailler selon deux techniques : diluées, on les travaille comme une peinture. Ou bien, et c’est ici la technique utilisée, travaillées à sec.

On travaille avec des pinceaux à poils souples réservés à cet usage.

On trempe le bout du pinceau dans la terre à décor, puis on tapote le pinceau au dessus du récipient pour supprimer l’excédent. On applique ensuite le pinceau sur la zone à traiter, sans appuyer. Si trop de pigments ont été déposés, on souffle dessus. On fait des mouvements dans le sens naturel du haut vers le bas, toujours avec légèreté.

En fin de travaux, on passe une couche de vernis mat en bombe. Si cette pulvérisation a trop atténué la patine, rien de grave, on recommence le processus.

Avec un pinceau 003, on peint légèrement le cadre et les barreaux de la verrière avec de la peinture à effet Ammo Mig 1004 effet rouille. Il faut vraiment avoir la main légère. On fait de même avec les supports de la gouttière.

Dans les creux du fibrociment, au droit de la verrière, on fait quelques traces de rouille également pour simuler les ruissellements de l’eau de pluie.

Par endroits, sur la verrière, on peut déposer une pointe de terre à décor ocre rouge, pour renforcer l’effet rouille.

Toujours sur le fibrociment, on passe un très léger coup de terre noir poussière dans les creux : les salissures et polluants volatils rabattus sur le toit par les pluies.

On termine avec un passage de terre à décor ombre naturelle sur l’ensemble de la toiture.

De la terre à décor ombre naturelle est légèrement appliquée sur le dessus des lettres.

L’encadrement de la porte piéton est traité avec un très léger coup de pinceau avec la peinture à effet rouille.

Le haut du rideau métallique reçoit un peu de terre à décor noir poussière. C’est en effet la partie du rideau qui se roule sur elle-même. La terre à décor est passée avec un pinceau à poils souples dédié à ce produit, du haut vers le bas.

Puis, on applique de la terre à décor ombre naturelle sur l’ensemble des porte, rideau et soubassements.

Un voile de vernis mat en bombe vient fixer le tout.

Mon usine a désormais une allure plus urbaine.

Il est grand temps de l’installer sur le réseau et de la raccorder au réseau électrique.

Emmanuel


Rejoignez les 1 167 autres abonnés

4 commentaires

    1. Merci. Juste ce qu’il faut pour ce bâtiment en activité. Le bâtiment est désormais à sa place et l’éclairage installé. Reste plus qu’à masquer les fuites de lumières à la base (sol en Dépron) et bientôt des photos en nocturne.

      Je pense déjà aux futures constructions (en bas-relief et simples facades) dans la rue qui surplombera l’annexe-traction. Nul doute que certaines références Cités miniatures y trouveront une place de choix.

      J’aime

    1. Les vitres sont occultées par le vernis. De toute façon, l’intérieur n’est pas trop visible du spectateur. En revanche, j’ai des bruitages d’imprimerie pour ma future bande son du réseau. Il faudra juste que je camoufle les fuites de lumière à la base du bâtiment. Je sens que des mauvaises herbes vont pousser…

      J’aime

Laisser un commentaire