Tutoriel : Patine de la BB 63000 Roco



Les travaux de patine vont s’étaler sur plusieurs jours puisqu’il faut attendre le séchage complet de chaque couche pour travailler la suivante, d’autant que certaines peintures foncent en séchant.

Comme d’habitude pour des travaux de patine d’engins moteur, l’idéal est d’aller fouiller sur le net pour trouver des modèles réels. La BB 63000 étant assez récente, on trouve facilement des photographies couleurs. On le constate assez vite, il y a autant de versions de patine que de photo : chaque locomotive est quasiment unique. Et, à l’exception des engins préservés en associations ou musées, elles sont souvent bien crado. Choisissez votre modèle.

Les travaux de patine se font à la lumière naturelle ou un bon éclairage proche de cette dernière.

  1. Etape 1 : Démontage des rambardes
  2. Etape 2 : le jus crasse
  3. Etape 3 : Ressorts, tampons et platelages
  4. Etape 4 : Ventilateur et aérateurs
  5. Etape 5 : Châssis
  6. Etape 6 : Vernis
  7. Etape 7 : Terre à décor brun roux
  8. Etape 8 : Terre à décor Noir poussière
  9. Etape 9 : Terre à décor ombre naturelle
  10. Etape 10 : Vernis
  11. Etape 11 : Rambardes
  12. Et maintenant, le résultat en images

Sur cette machine Roco, les rambardes sont simplement enfichées dans la locomotive. Avec un tout petit tournevis, par bascule, on retire délicatement les rambardes. C’est facile, il suffit juste d’être soigneux. Elles sont mises de côté.

Pour mémoire, le jus crasse est une solution de nettoyage des pinceaux et de récupération des dilutions utilisées dans mes travaux de peinture antérieurs. C’est une solution de teinte grisâtre. On a donc un jus crasse par type de solvant de peinture :

  • Un jus crasse à base d’alcool à 70° pour mes peintures acryliques type Pébéo, Amsterdam,…
  • un jus crasse à base de White Spirit pour mes peintures à solvant type Humbrol, Ammo Mig,…

Ces jus sont conservés dans des bocaux en verre à couvercle hermétique pour éviter l’évaporation des solvants. Ces jus étant très concentrés, ils ne s’utilisent jamais purs mais toujours dilués avec le solvant principal à raison d’une dose de jus pour deux doses de solvant.

Lors de cette première étape, j’applique du jus crasse (dilué à 1 tiers de jus crasse et 2 tiers d’alcool à 70°, mélange conservé dans un petit pot plastique de traiteur asiatique à couvercle hermétique) sur l’ensemble de la machine pour lui donner un aspect poussière : carrosserie, châssis, tampons,… L’application se fait au pinceau plat à poils souples : Du centre vers l’extérieur sur les surfaces horizontales, et du haut vers le bas pour les surfaces verticales. Les surfaces plus petites (montants de cabine notamment) sont traitées avec un pinceau fin, en évitant bien-sûr de toucher aux vitres de cabine et aux lanternes. Selon l’effet souhaité, il sera sans doute nécessaire d’appliquer deux à trois couches à plusieurs heures d’intervalle : l’alcool à 70° s’évapore vite et la peinture sèche plus rapidement, mais le jus crasse fonce en séchant.

Nous allons maintenant travailler avec une peinture Ammo-Mig 1004 Light Rust Wash (Léger voile de rouille). C’est une peinture à solvant prévue pour un usage à l’aérographe et donc très fluide. Nous allons l’appliquer au pinceau. Là encore, il faudra plusieurs couches pour obtenir l’effet souhaité. Cette peinture sèche moins vite que la précédente. Il faut bien secouer le pot de peinture avant ouverture. On trempe le pinceau, on retire l’excédent puis on applique.

On travaille avec un petit pinceau à poils souples dédié aux peintures à solvant.

On applique cet effet rouille sur les boisseaux de tampons, sur les ressorts de suspensions et sur les platelage entre capots moteurs et et rambardes.

Pour les ressorts de suspension, il faudra trois couches.

Pour les platelages, une seconde couche est envisageable selon l’effet souhaité.

Nous allons maintenant travailler avec une peinture Ammo-Mig 1408 Fresh Engine Oil (Huile de moteur fraîche). Même gamme de produit que la précédente. On travaille au pinceau fin.

On applique cet effet huileux sur la grille de ventilateur supérieure, les grilles d’aération latérales, les boisseaux de tampons.

Nous allons maintenant travailler avec une peinture Ammo-Mig 1005 Dark Brawn (Brun noir). Même gamme de produit que la précédente. On travaille avec différentes tailles de pinceaux à poils souples.

On applique sur tout le châssis, marchepieds, boggies, et bandes de visibilités inférieures.

Après séchage de la première couche, on répète l’opération à l’exception des bandes de visibilité inférieures.

On n’oublie pas les faces avant et arrière.

A ce stade, les travaux de peinture touchent à leur fin. Si le résultat ne vous convient pas, que vous ne le trouvez pas assez prononcé, refaites les étapes précédentes.

Si le travail vous convient, protégez les vitres avec un ruban de masquage, scotch de peintre par exemple) aux plus petites dimensions possibles, puis appliquez un bon voile de vernis mat en bombe sur l’ensemble de la locomotive. On pulvérise dans un espace bien aéré et à une bonne vingtaine de centimètres du modèle sans oublier le dessus et les faces avant et arrière.

Ce voile de vernis va protéger vos travaux précédents et permettre d’accrocher les terres à décor lors des étapes suivantes.

Les terres à décor (TAD) sont des pigments de peinture très fins. Je les travaille à sec avec des pinceaux à poils souples réservés à cet usage.

On trempe le pinceau dans le pot puis on tapote le pinceau au-dessus du contenant pour retirer l’excédent.

Si on dépose trop de TAD sur l’endroit à traiter, sans appuyer, il suffit de souffler pour la retirer.

Je commence avec un brun roux (Artitec 70.009). J’applique sur les mêmes surfaces que la peinture à effet rouille de l’étape 3 : Ressorts, boisseaux de tampons, platelages.

A ce stade on insiste aussi sur les creux des marchepieds.

Je poursuis avec un noir poussière (Heico 67013). J’applique sur les mêmes surfaces que la peinture à effet huile de moteur à l’étape 4 : ventilateur, grilles d’aération, boisseaux de tampons.

On peut retravailler aussi les platelages et marchepieds, ainsi que les traverses de tamponnement.

On traite également les sorties d’échappement sur le toit de cabine.

Dernière étape avec de la TAD ombre naturelle (ABE 678). On traite les bas de caisse ainsi que l’ensemble de la carrosserie sans oublier les faces avant et arrière.

A ce stade, les travaux se termine par un bon voile de vernis mat en bombe, vitres protégées.

Si le vernis a trop atténué les travaux à la terre à décor (parce que la TAD s’envole sous la pression), il n’y a rien de grave. Il suffit de recommencer les étapes 7 à 10, autant de fois que nécessaire.

Elles sont simplement peintes avec de la peinture à effet Ammo-Mig 1408. Une seule couche suffit juste pour les noircir légèrement.

Une fois sèches, les rambardes sont remises en place délicatement. On ne les colle pas !

Me voici maintenant en présence d’un engin moiteur en état d’usage, ni trop prononcé, ni trop peu, qui conviendra parfaitement à mes rames patinées également.

Elle peut maintenant être inscrite à l’inventaire des locomotives de la compagnie

Photos 3489 à 3492 : Patine de la BB 63000 Roco. Source : letraindemanu.fr

Emmanuel


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