Épisode 141 – Un poste d’aiguillage serait un peu disproportionné pour ma ligne ferroviaire. J’ai donc opté pour des cabines d’aiguillage, plus petites et plus cohérentes avec le thème de ZI Nord. Bonne occasion de découvrir un produit proposé par la société « Cités Miniatures ».
Le monde de la maquette ferroviaire à beaucoup évolué ces dernières années. Le plastique moulé traditionnel a cédé peu à peu la place aux matériaux découpés au laser : bois, carton-bois, et cartons. Les reliefs ne sont plus gravés mais obtenus par superposition de pièces fines qui, assemblées, assurent la rigidité à l’ensemble. Les travaux de peinture y sont également différents puisque ces nouveaux matériaux, absorbants, supportent moins bien les peintures acryliques.
Ma seule expérience en ce domaine du « laser-cut » concerne les maquettes Joswood : une lampisterie et un petit immeuble d’habitation (ce dernier étant en cours de finition). Si leur construction nécessite plus de soin simplement parce que les pièces sont plus fragiles, elle ne pose pas de problème particulier pour peu que l’on soit rigoureux lors du montage. Autre particularité des produits Joswood, ils sont livrés en prêt à monter et il n’y a, pour la plupart d’entre nous, pas besoin de les peindre ou les patiner. Ce n’est pas le cas de ces deux cabines qu’il faudra donc peindre.
Cabine d’aiguillage ED-026-1-HO
Cette référence (qui existe également en N) contient de quoi construire deux petites cabines (39 x 27 mm, H = 28 mm. Photo 837 ci-dessus, extraite du catalogue en ligne du fournisseur). C’est donc une présentation idéale pour découvrir cette marque artisanale et se faire la main. En cas de loupé sur le premier exemplaire, ce qui n’est pas à exclure, on peut se rattraper sur le second. Cette référence est vendue 23€ sur la boutique en ligne – tarif affiché en septembre 2018 – mais est proposée un peu moins chère en expo, ce qui est souvent le cas chez nos acteurs économiques.
La pochette comprend :
● Les socles en MDF 3mm,
● Les équipements électromécaniques en MDF 1,5 mm autocollant,
● Les vitrages en acrylique 0,5,
● Les leviers d’aiguillage en carton brun,
● Les éléments d’infrastructure, renforts de toiture et support en papier blanc 0,4 partiellement autocollant,
● Le toit en aluminium ondulé,
● 1 notice en format A5 recto-verso.
Mise en peinture
Ces pièces cartonnées sont trop fines pour supporter une peinture acrylique au pinceau. Je vais donc utiliser de la bombe en peinture, en l’espèce, la même que celle utilisée pour le lettrage de mon bandeau : un « gris pierre » de la gamme « Do it » de chez Marabu (en rayon arts graphiques d’une chaîne comme Truffaut ou Zodio).
Assemblage des demi-murs
C’est une étape délicate qu’il faut bien appréhender par des essais à blanc. Les murs sont en effet composés d’un recto et d’un verso qui s’assemblent par l’ autocollant au dos d’une des deux pièces. Et c’est du « one-shot ». On n’a pas le droit à l’erreur, sinon c’est foutu. Pas de panique pour autant.
Les pièces se dégrappent très bien avec un cutter à lame impérativement neuve. La partie collage se fait sur un plan très propre et lisse, sous un bon éclairage. L’idée est de tenir le mur (avec adhésif) bien posé sur sa tranche la plus longue, à l’horizontal entre le pouce et l’index de la main gauche. Puis, en oblique, on présente l’autre moitié avec la main droite. A ce stade donc, les deux pièces ne se touchent que par leur base, ce qui permet un bon ajustement en largeur. Lorsque les deux bases sont raccords, il suffit de pivoter la pièce à 90°. Il faut faire quelques essais à blanc pour prendre de l’assurance.
On poursuit avec le mur latéral aveugle, puis le mur latéral à fenêtre et enfin la face avant, car ce sont les pièces avec espace vitré qui sont les plus délicates. A ce stade, on a donc les quatre murs.
Photo 838 : Les quatre murs de la cabine d’aiguillage Cités miniatures. Source : letraindemanu.fr
Les poteaux
Cette étape nécessite de bien repérer les pièces, pour ne pas faire la même erreur que moi. En effet, tous les poteaux n’ont pas la même forme ni la même longueur. Les plus courts sont sur le mur arrière, les plus longs sur la façade avant et les biseautés sur les murs latéraux. Les plus larges sont utilisés plus tard. Les poteaux se fixent avec leur adhésif, comme les murs. Là aussi c’est du « one-shot » même si on arrive un peu à ajuster avec une lame de cutter. Pour les premiers, il est préférable de débuter par la face interne des murs, en cas de loupé c’est moins visible.
Attention, les poteaux d’angle sur la face interne du mur du fond et de la façade se placent plus tard. Sur les murs latéraux, on ne place également que les poteaux centraux.
Photo 839 : Mise en place des premiers poteaux sur les murs de la cabine d’aiguillage Cités miniatures. Source : letraindemanu.fr
Assemblage des murs
A ce stade on colle les murs en veillant à placer les murs latéraux à l’intérieur des grands murs. La colle est appliquée au cure-dent sur la tranche des murs latéraux.
Photo 840 : Assemblage des quatre murs de la cabine d’aiguillage Cités miniatures. Source : letraindemanu.fr
Les poteaux d’angles
Ce sont les poteaux les plus larges sur la planche. On les colle aux extrémités des murs latéraux et couvrent ainsi la tranche du mur arrière et de la façade.
Porte, armature de toit et support d’équipement
La porte est composée de trois couches : une couche pleine prise en sandwich entre deux cadres autocollants. On procède de la même façon que les demi-murs. La porte est mise de côté pour peinture ultérieure.
L’armature de toit : le dégrappage est délicat car les pièces sont fragiles. Il faut être méticuleux. Après assemblage, l’armature est collée en place.
Photo 841 : Assemblage de la structure du toit et du porte accessoires de la cabine d’aiguillage Cités miniatures. Source : letraindemanu.fr
On fait de même avec le support des équipements.
A ce stade, la première cabine est construite, mais n’est pas posée sur son socle. Je vais donc débuter la patine des murs. Il faut en effet le faire avant la pose des vitrages qui seraient dégradés par le voile de vernis final.
Photo 842 : La cabine d’aiguillage Cités miniatures en cours de construction. Source : letraindemanu.fr
La patine des murs
Avant toute chose, je vaporise une seconde couche de peinture en bombe » gris pierre » (la première ayant été appliquée en début des travaux). Après séchage, la patine se fait avec des terres à décor appliquées avec un petit pinceau à poils souples. C’est un pinceau dédié. Nous sommes dans les années 60, et ce bâtiment n’est pas particulièrement vétuste. La patine sera donc légère. Je travaille avec un » gris éléphant » et un » ocre clair » pour les faces des murs. Un » noir poussière » permet d’accentuer les creux et les reliefs. Il ne faut pas oublier les montants des vitrages.
Il faut avoir la main légère. Un premier voile de vernis mat en bombe permet de fixer cette première application. Attention, le vernis va sérieusement atténuer la patine. Rien de grave toutefois. Si besoin, on recommence cette étape.
La porte
Elle est peinte avec une peinture en bombe » vert foncé » de la même gamme. Ne pas oublier les tranches qui seront visibles en position ouverte. La patine se fait avec des terres à décor » rouge brique « , » ocre foncé » et » noir poussière « .
Photo 843 : cabine d’aiguillage Cités miniatures en cours de montage. Source : letraindemanu.fr
Les vitres
Les vitres se dégrappent très facilement. On retire les deux pellicules protectrices. Posée à plat sur l’extrémité du majeur, la vitre est insérée par l’intérieur, car le risque est ici de détruire les croisillons, très fragiles. Si cette étape vous inquiète, il est préférable de ne pas les poser. Le spectateur ne le remarquera pas. Si vous souhaitez les poser, il faut déposer un tout petit peu de colle blanche sur deux tranches pour éviter qu’elles ne tombent. En cas de trace de colle sur la vitre, un nettoyage immédiat avec un coton-tige humide suffit.
Le socle
Le socle est une pièce en MDF de 3mm, avec une encoche au sol. Le socle est peint avec la même peinture » gris pierre « , tranches comprises puisqu’elles seront visibles. Si vous préférez, vous pouvez aussi le travailler avec des peintures acryliques, la solidité de la pièce le permet, pour varier les teintes.
Le support des deux leviers d’aiguillage se trouve sur la planche des murs. C’est donc une pièce fine, dont le dessus a été peint préalablement en » gris pierre « . Je déconseille une peinture acrylique bien que la pellicule au dos – il ne faut pas l’ôter – en renforce la solidité. Elle est patinée comme les autres pièces, aux terres à décor en forçant un peu sur le » noir poussière « . Les leviers d’aiguilles, également peints recto-verso en » gris pierre « , sont délicates à dégrapper car il faut éviter de détruire les minuscules ergots qui s’imbriquent dans le support pré-troué. Ils sont collés avec un peu de colle blanche appliquée au cure-dent. Il faut bien veiller à leur parfaite verticalité au risque de gâcher le rendu final.
Lorsque tout est bien fixé, le support, muni des deux leviers, est collé dans l’encoche du socle, au ras du sol intérieur, la colle étant appliquée sur les tranches du socle. Au final, il y a donc, vu de l’extérieur, un trou sous ce socle. C’est l’espace prévu pour les tringleries mécaniques qui relient les leviers aux aiguilles. Je ne les ai pas reproduites, mais ceux qui le souhaitent les installer devront le faire à cette étape au risque de se compliquer la vie ultérieurement selon l’implantation de la cabine.
Photo 844 : cabine d’aiguillage Cités miniatures en cours de montage. Source : letraindemanu.fr
Le toit
Le toit est une pièce en métal ondulé qu’il faut couper en deux parties égales. Le fabriquant conseille d’utiliser un solide cutter en faisant une vingtaine de passes jusqu’à ce que les deux morceaux puissent être pliés et séparés. J’aurais du suivre ce conseil. Car j’ai voulu la tronçonner à la disqueuse montée sur Dremel et le résultat n’a pas été convaincant. A éviter donc.
Les deux pièces sont peintes en » gris pierre » puis patinée pour figurer un toit en fibrociment. Une petite led CMS jaune alimentée par deux fils émaillés peut être installée à cette étape (led non fournie dans le kit). Le toit est collé sur le structure. N’en n’ayant pas sous la main, ma cabine n’a pas d’éclairage.
Si vous souhaitez inclure un personnel dans la cabine, c’est le moment ! Car ensuite, on colle la cabine sur son socle et l’accès sera, certes toujours possible, mais plus délicat.
Implantation
Il est temps d’installer la cabine à son emplacement. J’en profite pour végétaliser son espace.
Photos 845 et 846 : la cabine d’aiguillage dans son environnement. Source : letraindemanu.fr
En conclusion
Ce kit » Cités miniatures » est un excellent produit, idéal pour découvrir ce type de maquettes en laser-cut. La notice est très explicite et le montage, même s’il nécessite du soin, ne m’a pas posé de problème particulier. Outre les produits de peinture et de patine, ce kit gagnera en réalisme si vous prévoyez d’emblée un petit éclairage intérieur et un personnage. Des idées que je vais envisager pour la seconde cabine.
Emmanuel