Signalisation : transformer ma halte en gare ?


Épisode 44 : La signalisation ferroviaire apporte une dimension supplémentaire à nos mondes miniatures, notamment avec ses animations visuelles. Qu’elle ait une influence sur la circulation des trains par automatismes ou qu’elle soit purement esthétique, la signalisation du réseau doit être étudiée avec soin. 


J’ai toujours été fasciné par la signalisation ferroviaire : Le mouvement des cocardes des signaux mécaniques, la succession des feux colorés sur les cibles lumineuses et les innombrables pancartes contribuent à la sécurité de nos convois et à l’esthétisme de nos réseaux. Vous résumer ici toutes les subtilités de la signalisation française est hors de propos.

Pour ceux qui ne sont pas très familiarisés à cette codification, je leur recommande de lire préalablement le site de Xavier Geillon. D’une façon claire et très didactique, l’auteur y présente les différents types de blocks, la signification de chaque cible et les nombreuses pancartes.

Pour ceux qui maitrisent déjà bien les fondamentaux, ils peuvent parfaire leurs connaissances avec le livre de Roger Retiveau. Bien que publié en 1987, cet ouvrage de 620 pages reste une référence dans ce domaine, où tous les aspects y sont abordés avec moult détails techniques. Il est possible de le télécharger (41 Mo).

Une halte transformée en gare

Retour sur le module.

J’avais initialement conçu mon espace voyageurs comme une simple halte. Ce choix me semblait plus cohérent au vu de la taille du module, en particulier la longueur du quai. Mais il s’avère que ce statut administratif n’est pas compatible avec mon projet de signalisation dudit établissement. En effet, une simple halte ne compte pas d’agent circulation et implique donc une signalisation extrêmement simplifiée incompatible avec mes objectifs. La halte « Z.I. Nord » va donc devoir être transformée en gare.

Pour l’upgrader il faut lui adjoindre un BV (Bâtiment voyageur) d’une taille adaptée. Problème, je dispose d’une emprise foncière réduite, cette construction n’ayant pas été prévue sur le plan initial. Dès lors, trois options sont envisageables :

– Bâtir un BV PLM 2 portes sur le devant du module. La surface disponible n’est pas importante, mais il y a la place de caser un tel BV d’environ 8 × 9 cm dont plusieurs modèles sont proposés par nos artisans français et qui pourrait être posé sur un nouveau quai.

– La seconde possibilité consisterait à construire un pont transversal sensé reproduire une ligne a double voie avec une partie des quais, le BV étant alors suggéré par lesdits quais le bâtiment étant hors module. Il s’agirait donc d’une gare d’échange entre le réseau ferré national (SNCF) en surplomb et la ligne de la CIC en contrebas. L’accès se ferait alors par un escalier reliant les deux réseaux. Cette seconde option résout par ailleurs le problème d’accès au quai en ilot puisque l’accès actuel, coté passage à niveau n’est pas réglementaire comme me l’a fort justement signalé un contributeur sur un forum (l’accès au quai ne pouvant pas être tributaire du franchissement, même partiel d’un PN).

– La troisième idée serait un mix des deux solutions précédentes : Le BV et le pont.

Signalisation : Le sémaphore

La ligne de la CIC est une ligne gérée par un Block manuel de voie unique (BMVU). La vitesse plafond est limitée a 80 km/h.

Le signal de base du BMVU est le sémaphore à plaque BM (cible de type A, a trois feux). Il affiche voie libre (VL, un feu vert) ou sémaphore (S, un feu rouge) et assure tant l’espacement dans le même sens qu’il évite la confrontation (le nez à nez) de trains en sens contraires. L’Avertissement (A, un feu orange) est occulté. Il n’est donc pas franchissable comme le sémaphore de BAL (Block automatique lumineux). Raison pour laquelle son mat porte la plaque « BM » (Block Manuel).

Dans le cas de ma halte devenue gare, il y a donc un signal sémaphore à chaque sortie de l’établissement, installé entre cœur et pointe d’aiguille et s’adressant aux deux voies (présence de deux flèches blanches). Un chevron pointe en haut est placé à la hauteur du garage franc. Les manœuvres étant conduites sous sémaphore fermé, le signal ne passe au vert que pour un départ en ligne vers la coulisse/extension.

Pour ce qui concerne les embranchements particuliers, ils ne comportent aucune signalisation lumineuse. Ils sont sensés être protégés par des taquets dérailleurs normalement fermés et qui ne sont ouverts que pendant les manœuvres. Je pense qu’on peut y placer une pancarte « Heurtoir à x mètres » dans le sens de l’entrée et une pancarte « Arrêt » dans le sens de la sortie.

Les heurtoirs peuvent être équipés de feu violet, mais ce n’est pas obligatoire, s’agissant d’ITE et non de voies de service.

On le voit donc, cette signalisation est réduite à sa plus simple expression, d’autant que tous les autres signaux (disque, limitation de vitesse sont trop distants pour être visibles sur le module.

Son avantage est son faible coût : Deux sémaphores (une vingtaine d’euros pièce), quatre heurtoirs avec feu (une vingtaine d’euros), quelques pancartes (une dizaine d’euros), deux interrupteurs bipolaires, deux leds rouge et deux leds vertes (répétition des sémaphores au tableau de commande), un peu de câblage. Une centaine d’euros au total avec les frais de port.  Il y lieu de prévoir ultérieurement la pose d’accessoires a proximité (armoire électrique, caisse a piles,…).

Inconvénient : Peu d’animation puisque les deux cibles sont la plupart du temps au rouge, y compris pendant les manœuvres.

Photo 247 : Solutions de signalisation de la gare en block manuel de voie unique. Source : © letraindemanu.fr

Signalisation : Par Carré

Pour avoir une signalisation plus dynamique, une seconde solution s’offre a moi avec une gare de type VD3142. On dispose d’une cible de type C (5feux) à chaque sortie de chaque voie. On a donc quatre signaux pouvant présenter le Carré (C, deux feux rouges), Manœuvre clignotant (Mc, un feu blanc clignotant) et Voie libre (VL, un feu vert). L’Avertissement (A, un feu orange) est occulté. Chaque signal est placé juste avant l’aiguille à protéger, voire avant le PN vers la sortie Est.

Les manœuvres se font sous Mc, généralement jusqu’à un Guidon d’arrêt (GA, une bande rouge horizontale) sous la protection d’un carré et non d’un disque. Ces feux sont trop distants pour être représentés.

L’avantage de cette option est son animation avec des manœuvres réalisées sous feu blanc clignotant.

L’inconvénient est son coût puisqu’il faudra quatre feux au lieu de deux (une trentaine d’euros pièce), huit interrupteurs bipolaires (2 par signal), quatre modules clignoteurs, quatre leds rouges, quatre vertes et quatre blanches pour la répétition. Il faut de plus prévoir une potence deux voies, car je n’ai pas assez de place au sol coté Est. Le budget est alors plus que doublé.

Quels compromis ?

Le modélisme, c’est avant tout essayer de coller à la réalité. Mais face à cette évidence, les contraintes financières ramènent à la raison.

Le modélisme, c’est aussi et surtout se faire plaisir et créer un monde utopique. Alors pourquoi ne pas faire un mix de toutes ces solutions ?

Ainsi, ma halte pourrait devenir gare d’échange CIC/SNCF. Un BV 2 portes pourrait être construit au premier plan sur un nouveau quai. Deux escaliers relieraient lesdits quais à un pont ou serait implanté l’extrémité des quais de la gare SNCF. Ces deux voies pourraient recevoir des rails en 2 rails (PECO code 75 ?) avec un train de travaux (pour justifier son coté forcément statique). Ce pont donnerait du volume à ce module (malheureusement) conçu sans relief négatif. Pourquoi ne pas envisager une caténaire sur ce pont ?

Sur la ligne CIC, la sortie Est pourrait être traitée avec une signalisation avec Carrés sur potence, particulièrement visible du spectateur. La potence équilibrerait les volumes par rapport au pont sur une ligne de surcroit sans caténaire.

La sortie Ouest pourrait être traitée avec une signalisation à sémaphore unique. Cela serait plus pertinent puisque le sémaphore, au droit de l’aiguille, se verrait mieux que des carrés vus de dos (la voie étant en biais).

Les heurtoirs seraient équipés de feux violets. Bien que non obligatoires, ils apporteraient une touche supplémentaire dans la présentation nocturne du module.

Les pancartes fixes sont les même dans tous les cas. Certaines peuvent être rétroéclairées.

Mais je reste ouvert à vos suggestions.

Emmanuel

3 commentaires

  1. Pour compléter mon propos sur la signalisation en Block Manuel. Si le sémaphore est le signal de base, la gare de Le Verdon (en Gironde) est un contre-exemple puisque son signal de sortie vers Bordeaux est un signal Carré (2 feux rouges) portant une plaque BM comme le confirme la photo 1330 de l’article qui lui est consacrée. Comme quoi, toi peut exister en modélisme !

    L’article sur cette gare, c’est par ici :

    Le Verdon : un terminus à reproduire en Ho ou N

    Aimé par 1 personne

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