Lancement d’un nouveau réseau Ho modulaire



Épisode 303 ● Après bientôt cinq ans de reprise dans le modélisme ferroviaire, je décide de me lancer dans la construction d’un nouveau réseau Ho. Explications.


Lorsque j’ai repris le modélisme ferroviaire en 2017, je n’avais aucun espace dédié dans notre appartement HLM. J’ai donc entrepris la construction de ce qui ne devait être qu’un unique module prévu pour être installé au dessus du canapé du salon. C’est ainsi qu’est née la « Z.I. Nord », directement inspirée de la célèbre « Rue de Suède », œuvre originale de Yann Baude.

Ce n’est que plusieurs mois plus tard qu’une chambre s’est libérée ouvrant la perspective d’un réseau plus grand. Encouragé par les observations bienveillantes de mes lecteurs à propos de la « Z.I. Nord », c’est donc fort logiquement que j’ai lancé une première extension avec un second module ayant pour thème un petit dépôt. Puis une extension supplémentaire avec « Cordon-les-Bains », un module hivernal.


Photo 2569 : Le premier réseau débuté en 2017. Source : letraindemanu.fr

Un réseau intransportable

Je n’avais plus aucun matériel roulant de mon ancienne collection. Je redémarrais donc à zéro. Compte tenu de mon petit budget, je n’envisageais d’acquérir que deux ou trois machines et donc de me focaliser sur des manœuvres.

Mais, fait inattendu, mon projet a su attirer l’attention de nombreux modélistes et plusieurs d’entre eux sont devenus des mécènes qui tenaient à soutenir l’initiative. C’est ainsi que mon parc roulant s’est rapidement étoffé de plusieurs locomotives et de nombreux wagons, offerts ou cédés à des prix symboliques. Il n’était donc plus question de quelques manœuvres sur 1 m² mais d’envisager de vraies circulations de plusieurs convois simultanément.

Or, après près de cinq années, il faut bien reconnaître que peu de trains ont réellement roulé. Et pour cause : le réseau n’est toujours pas bouclé. Dans cette pièce un peu biscornue, il me reste encore à franchir deux ouvrants : la double porte d’accès à la pièce contigüe au salon et une porte donnant sur un placard stratégique puisqu’y sont stockées nos courses du mois. Impossible donc de condamner ces portes.


Photo 2570 : La Br50 avec son tender-cabine dans ZI Nord. Source : letraindemanu.fr

Le second soucis, et non des moindres, est un problème de captation de courant. Tout le réseau, qui pour mémoire est en système 3 rails, a été construit avec de la voie K que je trouvais plus esthétique que la voie C. Mais voilà, bien que la voie était neuve, mes locomotives plantent en de très nombreux endroits. J’ai tout essayé pour nettoyer, mais rien n’y fait. Y compris avec des locos neuves. J’ai bien envisagé de reprendre totalement la voie, mais la géométrie de la voie C n’est pas la même que celle de la voie K, ce qui pose évidement le problème lié aux aiguilles et par conséquent à l’axe des voies et donc au décor.

Enfin, il faut bien se rendre à l’évidence, ce réseau, tout autant modulaire qu’il soit, est totalement intransportable. Sans même penser à le déplacer parfois pour des expos, ce qui m’avait été suggéré par mes petits camarades, même un simple déménagement serait très compliqué. Tout simplement trop encombrant et trop lourd. Très lourd ! Alors que notre bailleur social envisage d’importants travaux de réhabilitation dans notre cité, plane au dessus de nous désormais le risque d’un relogement forcé d’ici à un an. Et douze mois, ça passe vite. Il est donc impératif que mon réseau soit au moins déménageable aisément et puisse être implanté dans une autre pièce aux dimensions forcément inconnues.

Trois raisons qui m’ont donc incité à changer de braquet et revoir mes objectifs.

Un nouveau réseau vraiment transportable

J’ai tout d’abord envisagé de repartir sur la base d’un réseau monolithique. Mais la petite surface disponible laissait peu de choix. Je voulais absolument éviter l’ovale, trop enfantin à mon goût, et donc un réseau en forme de huit imposait au moins deux niveaux. Un plan paru dans le Loco-Revue 844 de novembre 2017 avait bien retenu mon attention mais aurait nécessité de gros et donc onéreux travaux de menuiserie pour obtenir un réseau facilement déménageable en trois parties.


Photo 2571 : Plan d’un réseau Ho compact. Source : Loco-Revue 844 de novembre 2017

J’ai donc cherché sur nos forums d’autres options.

Les modules normalisés par la Fédération française de modélisme ferroviaire (FFMF) ont une largeur de 61 cm. C’est plus profond que mon actuelle « Z.I. Nord ». Trop large pour moi. J’ai alors regardé les Modules 3000 du club de Dieppe. S’ils sont moins larges, 36 cm, ce sont des caissons complets avec fond et toiture. Sans doute adapté pour un club, moins pour un particulier en étage sans ascenseur.

Au gré de mes recherches, j’ai enfin trouvé les Modulinos, très en vogue sur le forum e-train (Loco-Revue) et dans les expos. D’une largeur de 32 cm et d’une longueur variable selon les envies, ces éléments en contreplaqué de 10 mm sont extrêmement maniables. Bien-sûr, dans ce concept, les modules ne sont pas en caissons : le fond de décor, fixé au dos des modules, est amovible et la toiture ultralégère est à base de crémaillères.

Cette structure est simple et peu onéreuse.

Photo 2572 : Principe d’un Modulino. Source : trainminiature.free.fr

Contemplation et
manœuvres

Compte-tenu de la faible profondeur, ici point de grands faisceaux de voies. La ligne principale est à 13 cm du bord de la façade en surplomb d’une dizaine de centimètres. On a donc un relief qui met en valeur l’essentiel : les trains qui y circulent. Malgré l’étroitesse des éléments, on peut caser une seconde voie : voie d’évitement en gare, voie de débord marchandise, voie de remise, embranchement particulier,.. On a donc tout ce qu’il faut pour contempler les rames qui circulent et manœuvrer quelques wagons. L’espace est suffisant pour placer quelques jolis bâtiments et s’attarder sur un décor soigné.

Les rames seront courtes comme sur l’ancien réseau : environ 90 à 100 cm, locomotive comprise. Cela représente des trains marchandises de six wagons à essieux ou des rames voyageurs de trois à quatre « trois-pattes » ou de deux Bruhat. Somme toute, c’est la rame-étalon de l’ancien réseau.

Les interfaces étant identiques, on peut donc aisément adapter les longueurs à la pièce du réseau. La légèreté de chaque élément permet un démontage rapide et un transport facile.

Ce nouveau réseau sera donc conçu pour contempler ma modeste collection et pratiquer quelques manœuvres sur les embranchements.

Récupérer au maximum

L’ancien réseau est déjà en cours de démontage. L’idée est bien-sûr de récupérer un maximum d’éléments de cet ancien réseau : bâtiments, végétation, décor, électricité, … Je vais essayer de sauver le plus possible. j’ai une chance, c’est d’avoir tout posé sur une sous-couche de Dépron®, ce qui devrait m’aider notamment pour la sauvegarde des bâtiments. Du moins je l’espère.

Le module 4, module hivernal, est déjà démonté. Le chalet des Grisons (qui sera réutilisé sur un futur Modulino hivernal) est rangé. Le guidon d’arrêt a également pu être récupéré ainsi que tous les sapins.

Pour autant, l’ancien réseau n’a pas été vain. Il m’a permis de découvrir de nouveau produits et m’a familiarisé à de nouvelles techniques. Il a aussi été sources d’erreurs que je pourrai éviter sur ce nouveau projet.

Photo 2573 : Début des travaux sur le nouveau réseau. Source : letraindemanu.fr

Et le nouveau réseau est déjà en cours de construction dans une autre pièce, temporairement. Les voisins vont être content avec la scie sauteuse….

Emmanuel

8 commentaires

  1. merci pour vos conseils, je me decide pour un reseau HO 200×60 en raison de la place, mon
    hesitation est de faire un reseau analogique et conduite des machines en digital. Je suis novice et me documente sur cette possibilite , ce n’est pas facile car je suis retraité à l »étranger.

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    1. Bonjour

      En premier lieu, je t’invite à construire ton réseau en deux morceaux de 100×60 (voir article mis en ligne ce jour).

      60 de large ne permet pas une courbe complète en Ho. Tout dépend de ton projet.

      Concernant le mix digital/analogique, c’est un excellent compromis :
      – Le digital avec une petite centrale pour piloter les locomotives
      – analogique pour la commande des accessoires.

      Bonnes réflexions pour ton projet.

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  2. Éternels problèmes des réseaux non bouclés qui ne permettent pas de contempler longuement nos trains, du manque de place et de la lourdeur en cas de transport… j’ai connu cette situation, qui m’a poussé à revendre tout mon HO, puis plus tard mon Zéro, pour passer au N.
    Et donc, après longue réflexion, mon futur réseau en N sera construit sur une base de cadre en bois avec surfaces de roulement en styrodur, principe très bien expliqué dans un ancien loco revue hors série HS34 ou encore dans l’ouvrage Minitrix « Ratgeber » téléchargeable gratuitement sur leur site via ce lien https://www.trix.de/de/service/technische-informationen/minitrix-ratgeber-pdf
    De même, la voie avec semelle plastique de ballast Fleischmann Piccolo sera au final abandonnée (en dehors de mon mini-réseau de test de locomotives qui restera tel quel) au profit de la voie Minitrix qui recevra un ballast classique et plus réaliste
    Bref, tout ça pour dire que je vais suivre la construction de ton nouveau réseau avec grand intérêt !

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    1. Effectivement, je pensais que 200 x 50 cm était un bon compromis pour un éventuel déménagement. C’était sans compter la toiture et la façade en plexi. Ca fait un élément très lourd ! Je m’en étais aperçu lors de la pose de ZI Nord sur ses pieds, mais il était déjà trop tard. Raison pour laquelle j’avais réduit le dépôt à 134. Mais c’est encore très encombrant, surtout pour descendre des escaliers sans ascenseur.

      Bref, le nouveau projet s’appuie sur des dimensions plus modestes, une infrastructure plus légère, une maniabilité plus facile. Cette fois, n’étant pas limité à un seul module comme en 2017, je vais faire toute la structure bois puis la mise de la voie complète pour faire rouler mes trains. J’aurais ensuite tout le temps pour le décor.

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