Épisode 257 – Le réseau a dès le départ des travaux été envisagé sous la forme d’un véritable jeu de société qui puisse se pratiquer seul ou avec des amis modélistes. Un jeu qui nécessitera des cartes en cours d’élaboration.
Comme j’aime pas l’agressivité publicitaire permanente de certains « programmes minceur », l’obésité étant un problème médical trop sérieux pour le confier à des charlatans capitalistes, je ne parlerai pas ici de diététique, mais de régime d’acheminement des wagons marchandises sur la ligne de la CIC et surtout leur capacité de transport. En effet, mon réseau a toujours été envisagé pour devenir, à terme, un vrai jeu de société. Il y a les modélistes « contemplatifs » qui aiment regarder leurs belles rames circuler sur de longues voies de parade, mais il faut pour cela disposer d’un espace important et d’un parc roulant conséquent, ce qui est loin d’être mon cas. Avec ma petite ligne industrielle où tout au plus deux trains peuvent se croiser, je vise donc essentiellement une exploitation plus « ludique ».
Photo 2008 : Exploitation du réseau ho. Chargement des wagons marchandises. Source : letraindemanu.fr
Exploiter la ligne
Si toutes les règles ne sont pas encore entièrement finalisées, le principe tend à se rapprocher de la réalité : expédier des cargaisons à mes clients embranchés et gérer quelques rames voyageurs. Pour éviter des compositions de rames au petit bonheur la chance et au gré de simples fantaisies, l’idée est donc d’inventorier le parc roulant, de lister l’ensemble des tâches à accomplir et d’envisager des aléas d’exploitations. L’inventaire est relativement facile à établir, d’autant que mon parc roulant, même s’il s’est étoffé grâce aux dons des mécènes, reste somme toute assez modeste.
Plus complexe est de répertorier toutes les expéditions, même s’il sera toujours possible d’en ajouter au fur et à mesure. En effet, l’idée serait de créer un jeu de cartes sur la base de cartes vierges de Monopoly. Ainsi, ce jeu de cartes se composerait de quatre catégories :
■ Des cartes « Livraisons » : Objectif, livrer des cargaisons chez les clients embranchés. Mais au lieu d’envoyer tel ou tel autre wagon, la livraison sera intitulée sur la base de poids ou volumes. Par exemple : « livrer 20 tonnes de graviers », « livrer 3 palettes de parpaings » chez la STPM ou encore « livrer 20 000 litres de fioul chez Laure Noirt ». Rien n’empêche d’ailleurs d’envisager des livraisons sur d’autres sites fictifs de la ligne (site pétrochimique, Houillères de France, port,…) pour varier les chargements et pour le plaisir de faire circuler des « rames de parade ». Dans une telle configuration, on complexifie le jeu puisque le joueur devra :
● définir le type de wagon à utiliser,
● déterminer le nombre de wagons nécessaire pour acheminer la cargaison commandée tout en respectant une certaine rentabilité : charger les wagons au maximum et limiter le nombre de trajets utiles.
● et composer son train en fonction des wagons disponibles dans le parc. Forcément le jeu devient plus compliqué au fur et à mesure que des wagons ont déjà été expédiés antérieurement et non récupérés.
■ Des cartes « Expéditions » : Objectif, récupérer des wagons vides chez les clients pour les ramener au triage fictif de Sainte-Gisèle-les-Bourges : Comme ces wagons ne sont par définition pas connus à l’avance en fonction des livraisons précédentes, la carte pourrait alors être ainsi rédigée » récupérer les wagons vides chez Laure Noirt « . Il peut s’agir aussi d’expédier des chargements à partir de clients. Par exemple : « Expédier 150 tonnes de charbon des Houillères de France ». Dans ce cas, il faudra donc calculer et expédier les wagons nécessaires.
■ Des cartes « Machines » : On tire au sort une machine de ligne disponible au dépôt. Le Köf n’est ici pas concerné puisqu’utilisé uniquement pour les manœuvres dans Z.I. Nord ou comme draisine pour les petits trains de travaux.
■ Des cartes « Aléas » : Objectif, imposer des aléas d’exploitation pour compliquer le jeu et donc augmenter les manœuvres. « Panne de locomotive : envoyer locomotive de secours », « déraillement de wagon : envoyer grue de secours » , … La liste de ces imprévus n’est pas encore établie. D’autant que de véritables imprévus peuvent se poser.
■ Pour ce qui concerne le trafic voyageur, il est plutôt envisagé des circulations à horaires fixes : circulation rames navettes (mon parc voitures me permet de composer deux navettes de deux voitures chacune), rame régionale (1 rame de Bruhat). Les trains marchandises devront donc s’intercaler dans ces circulations. Des trains spéciaux pourront être ajoutés dès que mon parc voyageur sera un peu plus étoffé. Dans le jeu, ils seront traités sous forme de cartes comme les trains marchandises.
Photo 2009 : Exemple de cartes de jeu envisagées. Source : letraindemanu sur Canalblog
Vous l’aurez compris, le concept du jeu nécessite encore d’être affiné au gré des essais et simulations. Néanmoins, il me faut déjà inventorier les capacités du parc.
Calculons les poids
Section mise à jour suite aux observations du contributeur « Le Corse 21 » sur le Forum Loco-Revue. Merci à lui pour son argumentation.
Lorsque les modélistes évoquent le poids des wagons sur nos forums, il s’agit, la plupart du temps, de la masse de leurs modèles réduits, désormais en plastique et parfois trop légers à leur goût. Pour ma part, je vais m’intéresser à la capacité d’emport des modèles réels puisque le jeu consistera à expédier des tonnages et des volumes à mes entreprises embranchées.
Il me faut donc calculer les capacités d’emport de chaque wagon. Et cet indispensable travail préalable n’est pas aisé puisqu’il faut déchiffrer de minuscules inscriptions apposées sur chaque wagon puis les décoder. Si certaines indications sont invariables (longueur, surface et tard [ poids à vide ]), d’autres mentions sont fonction du type de ligne (capacités de l’infrastructure, type de rail, densité et matière des traverses) et de la vitesse limite de la ligne.
La ligne de la CIC est classée B (18 tonnes/essieu) et la vitesse limite est de 80 Km/h.
Dans la réalité, chaque wagon est porteur d’un tableau indiquant les tonnages maximum selon les lignes (A, B, C) et la vitesse (S, SS). Sur la photo 2106 ci-dessous, extraite d’un document SNCF de 1973, vous en trouverez les explications.
Les chiffres indiquent la masse de la charge totale admise selon les catégories de ligne.
Photo 2010 : Explication des marquages de chargements de wagons. Extrait d’un document SNCF 1973
Prenons l’exemple de mon wagon couvert de la Sernam Gs Ao2
Photos 2011 et 2012 : signalétique sur un wagon couvert Jouef 625100. Source : letraindemanu.fr
On constate donc que la charge admise pour les lignes de catégorie B est de 24 tonnes, à laquelle on ajoute la tare du wagon qui est de 11 760 Kg, soit une masse totale sur rail de 35,76 T. Cette masse totale est répartie sur deux essieux : 35,76 T / 2 = 17,88 T. Ce chiffre est donc compatible avec les 18T/essieu de la catégorie B.
Il s’agit là d’un principe très généraliste. En effet, le chargement admissible d’un wagon nécessite des calculs bien plus complexes qui prennent en compte la distance entre les essieux et la longueur totale du wagon. Mais nous nous éloignons ici des contraintes de nos réseaux miniatures.
Photo 2013 : calcul de la répartition d’un chargement de wagon. Extrait d’un document SNCF de 1973
Je vais donc inventorier mes wagons couverts et commencer à me constituer des cartes-wagons qui indiquent la charge admissible pour chacun d’eux.
Photo 2014 : Exemple d’une carte-wagon pour un wagon couvert. Source : letraindemanu sur Canalblog
Emmanuel