Episode 59 – Nouvelle séance d’apprentissage dans le domaine de la patine avec un wagon citerne Märklin. Malgré un exercice plus difficile que prévu, me voici en présence d’un sympathique véhicule qui complétera mon parc de service de la CIC.
Pour ce quatrième exercice de patine sur le matériel roulant tracté, je jette mon dévolu sur l’un des wagons citernes offerts très gentiment par Olivier début octobre. Il s’agit d’un modèle à deux essieux édité en de nombreuses livrées par Märklin ces dernières années. Il s’agit de la référence 4750 en livrée « Texaco » et muni d’anciens attelages à boucles métalliques (Photo 308 ci-dessous).
Photo 308 : Trois wagons offerts par un modéliste. A l’arrière plan, un vieux bi-foudre Jouef. Au premier plan, deux wagons citernes Märklin dont la référence 4750 en livrée « Texaco ». Source : letraindemanu.fr
C’est un wagon ancien qui date du début des années 1990 et si la tampographie est acceptable sur la face visible sur la photo, l’autre coté est plus abîmé (Photo 309 ci-dessous). Je n’ai donc aucun regret à expérimenter une patine.
Photo 309 : La tampographie très détériorée sur l’autre face du wagon citerne Märklin 4750 en livrée Texaco. Source : letraindemanu.fr
Mise en peinture
C’est l’étape qui m’a posé le plus de soucis.
Contrairement aux wagons précédents, pour lesquels j’avais eu peu de travaux préparatoires, cette citerne et son marquage abîmé nécessitent d’être entièrement repeinte.
La première étape consiste donc à mettre ma citerne à nue. Après avoir retiré les essieux, il suffit de dévisser les deux vis des attelages pour que l’ensemble des composants se séparent : attelages, plaques latérales d’identification, châssis et citerne. L’échelle et l’accès supérieur se désolidarisent de leur logement facilement.
Photo 310: Le wagon citerne Märklin 4750 démonté. La tampographie Texaco est supprimée avec de l’acétone. Source : letraindemanu.fr
Je frotte ensuite la citerne (et elle seule) avec un chiffon imbibé d’acétone. La tampographie disparaît immédiatement. Attention, cette opération est irréversible ! Quand tout le marquage a disparu et que la citerne est à nue, je la passe au papier de verre fin puis je la nettoie sous l’eau chaude avec un peu de produit dégraissant frotté avec une éponge. Laisser sécher.
Pour l’opération de peinture (acrylique), je choisis un gris clair. Je mélange donc un gris « graphite » 134 de chez Pébéo mélangé au « blanc titane » de la marque. Une fois la teinte choisie obtenue après un mélange de plusieurs minutes, le tout est dilué avec quelques gouttes d’alcool médicinal à 70°. La peinture doit être malgré tout assez consistante. Pour maintenir la citerne durant cette opération, j’insère la pointe de baguettes d’un restaurant asiatique dans les trous sous la citerne, l’autre extrémité (carrée) étant plantée dans une chute de polystyrène.
C’est l’application de cette peinture au pinceau qui m’a posé le plus de problème. Visiblement, je n’ai pas la bonne technique ni les bons pinceaux, car des traces de pinceau apparaissent. En plus, après séchage, la teinte finale est bien plus foncée qu’envisagée, ce qui ne me convient pas (Photo 311 ci-dessous).
Photo 311 : Première tentative décevante de mise en peinture du wagon citerne Märklin 4750 Texaco. Source : letraindemanu.fr
Moralité, j’ai tout recommencé : ponçage et nouvelle application de peinture, un peu plus claire cette fois. Avec une dilution plus importante, les traces de pinceau sont atténuées mais la peinture coule par gravité.
Pour une prochaine citerne, je pense que je réaliserai la phase de peinture avec de la peinture en bombe.
Pour le châssis, pas de soucis particulier. Je choisis un gris plus foncé appliqué au pinceau N°2 en épargnant les marquages.
L’échelle et la rambarde sont peints en gris moyen. La encore, pas de problème particulier si ce n’est que la pièce n’est pas très fine. Sans doute des rambardes en laitons seraient plus agréables à l’œil. Peut-être une modification à prévoir ultérieurement.
Rouille
Pour cette citerne destinée à mon parc de service, je souhaite suggérer un wagon ayant déjà bien servi. Pour ce faire, je pulvérise un peu de colle en bombe sur quelques endroits de la citerne. Cela crée quelques aspérités. Après séchage, j’applique de la terre à décor rouge brique sur ces endroits précis. L’application est généreuse : Je dépose sans étaler, wagon au dessus de la boite de terre à décor. Le surplus retombe dans le contenant par simple tapotement du wagon. J’obtiens de belles tâches qui sont fixées avec un très léger voile de vernis.
Lavis
La suite des opérations consistent en un lavis de noir. Du noir Pébéo dilué dans de l’alcool à 70°. Les premières passes sont foireuses car pas assez diluées (Photo 330 ci-dessous). Je nettoie à l’alcool à 70° et recommence. L’avantage de ce diluant est qu’il permet des rectifications assez facilement et peut se travailler avec des passages au coton-tige.
Photo 312 : La citerne lors de sa seconde mise en peinture (A) puis les différents essais de lavis. Source : letraindemanu.fr
Le lavis est étalé en partant de l’ouvrant supérieur puis s’élargit à mi hauteur. La gravité fait le reste. L’idée étant de reproduire des traces de gasoil sur un wagon destiné au transport de carburant d’un futur engin diesel. Eh, oui ! L’espoir fait vivre et donc j’espère pouvoir acquérir dans les prochains mois un locotracteur diesel qui serait le bienvenu pour épauler ma vaillante mais unique locomotive à vapeur. Il faut que je pense à budgéter cet investissement.
Lorsque le lavis est satisfaisant, un voile de vernis est pulvérisé sur la citerne.
Terre à décor
C’est principalement de la terre à décor noir poussière qui est utilisée en repassant sur les traces du lavis précédent afin d’en atténuer les contours.
Pour le châssis, j’applique la même méthode que celle utilisée pour mes wagons précédents : Ocre foncé, ocre clair, rouge brique et noir poussière. Ayant déjà décrit la technique dans les épisodes récents, je n’y reviendrai pas.
L’échelle et la rambarde reçoivent également un traitement à base de terre à décor rouge brique et noir poussière. Idem pour les plaques d’identification, les rambardes de passerelle et les marchepieds.
Photo 313 : Travail à la terre à décor sur le wagon citerne Märklin 4750 Texaco. Source : letraindemanu.fr
Toutes les pièces terminées reçoivent un voile léger de vernis qui fixe la patine et protège le wagon pendant les manipulations.
Conclusion
Ce quatrième exercice s’est avéré plus compliqué que prévu notamment pour la première phase de mise en peinture et le premier essai de lavis.
Au final, malgré les déboires successifs, j’obtiens un wagon citerne bien vétuste, en particulier l’application de colle en bombe m’a permis de figurer des écaillements de peinture rouillée. Son aspect final est sans doute perfectible mais de toute façon plus pertinent que le marquage d’origine très dégradé. Il conviendra très bien pour le transport de carburant de la compagnie et permet son intégration dans une rame de service de la CIC aux cotés de mon tombereau Ocem 29 chargé de sable.
Une nouvelle livrée qui, je l’espère, plaira à Olivier, mon généreux donateur que je remercie encore à travers ces lignes. Ce wagon Märklin qui date déjà d’un quart de siècle va pouvoir vivre une nouvelle vie dans ma zone industrielle. Sans doute pourrais-je trouver chez un de nos artisans des marquages adéquats en décalcomanies.
Photos 314 & 315 : Le wagon citerne Märklin 4750 Texaco dans sa nouvelle livrée est incorporée au parc de service. Source : letraindemanu.fr
Il ne me reste plus qu’à lui créer sa carte-wagon.
Emmanuel