
Épisode 34 – Après la petite escapade à l’exposition Fédé-Rail, retour sur le module « Z.I. Nord » pour y construire la cour d’une des entreprises embranchées.
Les escapades dans les expositions permettent de se ressourcer. En cela, le salon Fédé-Rail 2017 était une réussite (voir épisode 33). Certes, il est toujours un peu frustrant d’en revenir les mains vides faute de moyens, mais rien que le spectacle des réseaux valaient le déplacement. Après tout, ce n’est déjà pas si mal.
De retour avec toutes ces belles réalisations plein les yeux et quelques dizaines de photos, il est temps de me replonger dans mon module.
Un fournisseur de produits énergétiques
Les idées se précisent un peu pour l’aménagement de mon embranchement n° 3, celui au premier plan à droite (photo 182 ci-dessous) puisque j’envisage d’y installer un fournisseur énergétique.
Il dispose de deux voies. La première, à l’avant plan (E3b), pourrait recevoir du charbon (wagons tombereaux), du bois de chauffage (wagons tombereaux également ainsi que des wagons couverts pour le bois qui doit être protégé des intempéries), des futs d’huiles (sur wagons plats ou en wagons couverts), et des bouteilles de gaz (en wagons couverts je suppose). La seconde voie (E3a) serait réservée aux wagons citernes de ce dépôt de transit (fioul domestique, gasoil agricole et essence), la place disponible entre cette voie et la voie principale (en fond de module) me permettant de disposer trois citernes verticales. Leur hauteur donnera du volume et masquera le départ du train dans la coulisse Est.
Une cour pavée pour les clients
Il me faut donc une cour pour accueillir les clients, essentiellement des particuliers qui viennent acheter au détail du charbon en sacs, du bois de chauffage ou quelque bouteilles de gaz.. Le reste de la clientèle sera des professionnels qu’il faudra livrer par la route, ce qui justifiera quelques camions et camionnettes.
Je vais donc construire une cour pavée qui sera raccordée à la rue voisine.
Comme la chaussée sur laquelle elle débouche (voir épisode 30), elle est réalisée en Carton-plume©. Sur une simple feuille en papier je conçois tout d’abord le gabarit aux côtes exactes que je reporte sur le Carton-plume© de 10mm. La découpe est réalisée avec un cutter à lame neuve. Je conseille d’utiliser une règle métallique carrée pour ces travaux : La règle évite le ripage de la lame. Accessoirement, ça protège aussi les doigts (photo 183 ci-dessous).
Arrive alors la partie fastidieuse : La gravure des pavés. Et il m’en faut 3200 approximativement. Courage, ça ne prend qu’un après-midi.
Le pavé de rue existait déjà bien avant les Romains même si ces derniers ont amélioré l’écoulement des eaux pluviales en bombant les allées. Les pavages sont souvent réalisés à partir de carrières proches, à base de granite, de calcaire, de basalte ou de grès. Le pavé peut avoir différentes formes (cubique ou rectangulaire bien souvent) et donc de nombreuses dimensions (de 14 a 25 cm généralement). Ce qui nous donne une dimension de 1,6 à 2,8 mm en Ho.
La gravure est réalisée avec un criterium à pointe fine 0,7 HB#2. En théorie donc, je devrais faire des carrés de 2mm. Je dis bien en théorie, car à main levée, on a vite fait de partir de travers. Rien de bien grave toutefois. Il s’agit d’une cour ancienne au sol un peu dégradé et rafistolé. Donc rien de bien régulier somme toute.
N’hésitez pas à créer quelques trous (il manque un pavé de ci-de là) comme dans la réalité, c’est une cour usagée et ancienne (photo 184 ci-dessous).
Encore des cendre de cigarettes
Je me dois de le répéter, fumer est dangereux pour la santé. D’autant plus quand on est un modéliste qui manipule des produits inflammables (solvants de colles et de peintures en particulier). Faites donc appel à un ami fumeur et demandez lui de conserver ses cendres de cigarettes à votre attention, sorte de « terre à décor » faite maison. Car toute la cour va être mise en couleur grâce à ce recyclage inattendu.
Avec un pinceau brosse n°8, tremper votre pinceau sec dans la cendre et tamponner ensuite votre cour. Il faut insister sur les sillons pour qu’ils s’encrassent bien, ce qui va augmenter l’effet de relief. Puis, dans un second temps, brosser vos pavés. Toujours dans le même sens. Le brossage doit être a la fois doux pour ne pas détériorer ce matériau fragile, mais suffisamment ferme pour lustrer les pavés et adoucir la gravure (photo 185 ci-dessous).
Attention, la cendre est constituée de particules fines. Le port d’un masque peut être utile si vous êtes sensible des bronches. Et qui dit particules fines dit poussière. Gare au mobilier.
Profitez en pour déposer un peu de « terre à décor » noire-poussière dans les trous (absence d’un pavé). Cela va accentuer l’effet de profondeur. J’y ai ajouté un soupçon de « terre à décor » vert-mousse, les flaques d’eau régulières dans ces trous favorisant la pousse d’herbes indésirables et de mousses.
Lorsqu’une première passe est réalisée de façon satisfaisante, déposez un léger voile de vernis mat en bombe : Il va fixer votre patine.
Après séchage complet du vernis, faire une seconde passe en insistant sur les zones trop claires. Et ainsi de suite (photo 186 ci-dessous). Les taches noires peuvent suggérer des fuites d’huile et les taches ocres des traces de boues ou de terre.
Il ne reste plus qu’a coller ce pavage a son emplacement, en laissant une rigole de 5mm entre la route et la cour, puisqu’il va falloir insérer une palissade qui sera réalisée au prochain épisode.
On pourra fignoler les finitions ultérieurement lorsque le pavage sera en place.
Emmanuel