Épisode 171 – Le fer a souder est un outil à risque que l’on utilise souvent. J’ai donc imaginé un poste de travail mobile pour sécuriser son utilisation, aussi bien sur l’atelier qu’en travaux itinérants sous le réseau. Comme d’habitude, tout est fait en matériaux de récupération.
Le fer à souder est un outil du quotidien. Quelle que soit la taille du réseau, nous avons en effet de nombreux travaux d’électricité car le digital n’a pas significativement diminué le volume des câblages. Si, comme à la CIC [Compagnie Industrielle et Commerciale, compagnie fictive, NDLR] le budget est contraint, le numérique n’est alors utilisé que pour la traction. Tous les accessoires (moteurs d’aiguilles, dételeurs, …) et produits de décor (lumières, moteurs d’animations,…) sont branchés en analogique et pilotés par des interrupteurs, inverseurs et autres poussoirs. C’est autant de décodeurs économisés. Tout cela représente beaucoup de soudures à réaliser, plus encore depuis la vulgarisation des leds de toutes tailles qu’il faut équiper de résistances.
Photo 1151 : Aménagement d’un poste de soudure. Source : letraindemanu.fr
■ Sécurité et ergonomie
Il convient donc de penser à la sécurité et à l’ergonomie.
La sécurité, car ce travail répétitif n’est pas sans danger avec un outil qui chauffe à plusieurs centaines de degré. Le premier danger est bien évidemment le risque de brûlure grave en cas de contact avec la panne, mais aussi avec des chutes de soudure en fusion. En particulier, il est très important de porter des lunettes de protection lorsqu’on est amené à travailler à plat-dos sous le réseau. Le second risque est l’incendie. Hormis les dégâts inesthétiques d’un parquet irrémédiablement noirci ou d’un tissu irréversiblement fondu, un départ de feu est encouru au moindre contact avec un matériau inflammable. Un fer à souder ne se branche jamais sur une prise à interrupteur ! C’est le meilleur moyen de l’oublier allumé.
Le produit idéal est la station de soudure thermo-régulée. Plus stable, disposant d’un repose-fer adapté, certaines sont équipées d’un pistolet muni de lampe. L’investissement le destine à des modélistes qui travailleront sur des circuits imprimés.
Si comme moi vous n’avez à souder que des branchements simples, un fer à souder basique bi-position 40 / 80 watts suffit. Le problème de cet outil d’entrée de gamme est son repose-fer léger. D’autant que son cordon électrique n’est pas souple. Ce type de fer a donc une fâcheuse tendance à ne pas rester sur son socle.
Sécuriser la position repos
Pour se faire, il me faut :
– Une planche de CP 15 de taille adaptée et récupérée aux encombrants. Son poids participe à la stabilité ;
– Un jeu de loqueteaux à aimants (3 / 4 Kg) pour placard, là encore trouvé aux encombrants ;
– Un peu de câble électrique de 1,5 ;
– Deux Serflex ;
– Une boite métallique de cigarillos (*) ;
– Quelques vis.
Le repose-fer vendu d’origine est vissé sur la planche, coté panne (Photo 1153 A ci-dessous). De l’autre coté, coté cordon d’alimentation, je visse le loqueteau femelle (partie métallique). Le loqueteau mâle (aimants) est quant à lui fixé solidement au câble d’alimentation avec mon fil électrique de récupération. Serré puis torsadé, le câble d’alimentation ne doit plus pouvoir glisser sur ce montage calé par un Serflex (Photo 1153 B ci-dessous).
La boite de cigarillos est démontée : La boite elle-même (avec montants hauts) est fixée par trois vis dans le prolongement du repose-fer, sous la panne. L’objectif étant de pouvoir recueillir les coulures de soudure. Le couvercle, avec ses bords bas, n’est pas vissé mais collé à la cyanoacrylate Colle 21 sur la planche, à droite du fer. C’est là que je poserai mon éponge humide, indispensable pour nettoyer la panne régulièrement.
Photo 1152 : Travaux sur le poste à soudure. Source : letraindemanu.fr
Un petit bonus : une troisième main
Qui dit soudure implique deux extrémités de fils ou de composants à raccorder. Et donc à maintenir. Si on ajoute le fer à souder, on se trouve face à une évidence : il nous manque une troisième main. Avec quelques chutes de tasseaux et quelques loqueteaux aimantés, je me confectionne deux » troisième main » : la première pour maintenir deux fils face à face (la plus basse) et la seconde pour maintenir un fil face à une led, cette dernière étant logée dans un trou au bon diamètre. Je suis bien content de m’être trouvé un établi gratuit pour ce genre de bricolage.
Photos 1153 et 1154 : L’aménagement du poste de soudure. Source : letraindemanu.fr
Le tout est parfaitement stable pour travailler agréablement et en toute sécurité. Avec son repose-fer et son aimant, l’outil est bien posé, sans risque de chute. Je peux ranger la trousse de secours et l’extincteur.
Il est temps de retourner au réseau. Au prochain épisode j’installerai et brancherai l’éclairage de l’Hôtel du Nord
Emmanuel
(*) Fumer est dangereux