Épisode 135 – Après quelques jours de vacances, le blog » Le train de Manu » vous accompagne durant cette période estivale. De nombreux travaux sont prévus dans la « ZI Nord« .
Je remercie ici les lecteurs qui se sont inquiétés de mon absence sur ces pages. J’ai fais une petite escapade familiale dans une belle Bretagne ensoleillée. Et bien que nous bénéficions d’une couverture de qualité, je ne me suis pas connecté une seule fois pendant quinze jours. Pas même un petit passage furtif sur Facebook.
Photo 798 : Voiture Bruhat livrée verte et logo de 1972. Source : letraindemanu.fr
D’ailleurs, en parlant de voyage, et si vous permettez cet aparté, d’autant si vous êtes un ferrovipathe automobiliste, je dois bien avouer que j’ai été décontenancé dans l’application des 80km/h sur la route. Si cette nouvelle mesure ne me dérange pas particulièrement, son respect est à ce jour un véritable casse-tête pour l’automobiliste. Je pense pourtant être un conducteur expérimenté avec 35 années de pratique et n’ayant perdu qu’un seul et unique point (récupéré en six mois) depuis la création de ce permis en 1992. Cette nouvelle réglementation donc, me laisse perplexe. Car, n’empruntant que des routes sans péage, j’y ai été confronté souvent depuis 15 jours.
C’est bien simple, la vitesse maxi change plusieurs fois par kilomètre ! On ne s’y retrouve plus. Surtout si tu traverses plusieurs départements, puisque certains ont modifié les signalisations et pas d’autres. Je crains que beaucoup d’automobilistes, de bonne foi et bons conducteurs, ne se fassent piéger dans l’application de cette nouvelle prescription qui par ailleurs n’aura absolument aucun impact sur les infractions les plus dangereuses que sont téléphone au volant, la non utilisation des clignotants ou rétroviseurs… Quant aux adeptes réguliers des grands excès de vitesse, je doute de l’impact dissuasif que cette nouvelle mesure puisse avoir sur eux.
Une nouvelle Bruhat
Après ce propos liminaire non ferroviaire, retour au train. Ceux qui me lisent savent que je possède déjà une première Bruhat Roco, achetée d’occasion auprès d’un exposant à Ferrovi’art 2017.
Photo 799 : Voiture Bruhat livrée verte et logo de 1972. Source : letraindemanu.fr
Les voitures » Modernisées Sud-Est » (l’appellation officielle) dites » Bruhat » du nom de leur concepteur, sont d’anciennes voitures, souvent d’origine allemande (dommages ou prises de guerre), utilisées en omnibus modifiées selon un prototype en 1956. N’ont été conservés que les châssis, les bogies (de différents types) aptes à 120km/h et les tampons. La caisse en bois d’origine est remplacée par une caisse métallique neuve et posée sur un châssis tronçonné et rallongé à 22m.
Les 318 exemplaires sont tous sur le type B10tz et aptes au 140km/h. Une plateforme centrale, accessible par des portes battantes à manœuvre pneumatique, distribue deux salles de 40 places assises en 2e classe. L’équipement est moderne pour l’époque : chauffage à air pulsé, sièges confortables en skaï, disposition en 2+2, éclairages aux néons, toilettes à chaque extrémité. L’intercirculation se fait par des soufflets. A l’origine, la livrée est verte à toit noir et les encadrements de fenêtres sont montés par l’intérieur et donc invisibles de l’extérieur.
Dans les années 60, à l’occasion des grandes révisions, ces véhicules subiront de nouvelles modifications : toit peint en vert (comme la caisse), remplacement des baies de fenêtres par des cadres alu montés par l’extérieur (donc visibles) d’abord peints en vert puis laissés bruts, soufflets remplacés par des bourrelets d’intercirculation en caoutchouc, remplacement de certains bogies.
Ces voitures n’existant que dans un seul et unique diagramme B10, les voitures Bruhat n’ont donc jamais circulé en rames complètes, mais toujours avec d’autres voitures. Leur confort, moderne pour l’époque, leur a permis de ne pas être cantonnées aux seuls omnibus mais aussi sur de longs parcours et ce jusque dans les années 80, période à laquelle commence leur déclin avec l’apparition des voitures Corail.
En 1981, un exemplaire de la gérance de Metz est modernisé : Une nouvelle livrée bleue à bandeau gris au niveau des baies et portes oranges type Corail est appliquée. Les sièges sont revus. Mais cet unique exemplaire ne permettra pas de sauver ces véhicules devenus obsolètes sur des grandes lignes, y compris en service de renfort. Quant aux services omnibus, ils seront supplantés par les rames inox réversibles, les Bruhat ne disposant pas de la réversibilité.
Photo 800 : Voiture Bruhat livrée bleue et blanche, prototype de Metz en 1981. Source : letraindemanu.fr
En France, elles sont radiées progressivement entre 1987 et 1991. Certains exemplaires seront déclassés en véhicules de service (véhicules dortoirs, réfectoires,…) et d’autres unités seront préservées par des associations de sauvegarde.
A l’étranger, par contre, le Bruhat connaîtront une seconde vie. En effet, une quarantaine d’unités seront achetées par l’Albanie. Quant au prototype modernisé de 1981, il sera décliné en version voie métrique pour les Chemins de fer du Sénégal. Cette seyante livrée aura donc profité aux Sénégalais qui en ont acquis une cinquantaine d’exemplaires.
Incohérences historiques
Sur le modèle Roco à caisse verte en ma possession, le logo SNCF indique clairement un exemplaire à partir de 1972 (époque IVa). Le cadre alu brut des baies confirment la période. Mais le toit noir dénote. Ne devrait-il pas être lui aussi vert, à cette époque ? Dans la réalité, il est donc peu probable que ce modèle précis ait été tracté par l’une des quatre locos vapeurs de mon parc.
Quant au modèle à livrée bleue, cet habillage indique clairement l’année : 1981 (époque IVb). Ce modèle, trouvé par hasard à l’expo de Chelles, est donc totalement hors contextes spatial (secteur PLM) et temporel de mon module, qui se situe dans les années 50/60. Peu importe, cette livrée me plait et je ne m’interdis pas d’en acquérir un second exemplaire si l’occasion se présente. Je pourrais ainsi constituer une rame plus confortable (qui n’a pas pu exister dans la réalité française) pour mes services voyageurs les jours de marché aux comestibles dans le chef-lieu de canton voisin, les « trois-pattes » assurant les navettes ouvrières quotidiennes.
Ces véhicules mériteront une patine, des passagers et peut-être un éclairage intérieur. Il me semble également que SMD leur a prévus des pièces de détaillage.
Emmanuel
Notre ami Gérard du blog » Réseau3GG » m’indique que, s’il confirme bien le fait que les Bruhat roulaient généralement accompagnées d’autres types de voitures, il a pourtant bien existé des exceptions comme ce train vers 1960 composé d’une 141R ne tractant que quatre Bruhat. Comme quoi, tout est possible à la SNCF.
Merci à lui pour sa contribution qualitative.
http://reseau3gg.centerblog.net/m/7018-141-r-avec-une-composition-voitures-bruhat
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