Un wagon atelier « VB » pour la compagnie


Épisode 130 – Le retour de la Br38 de sa grande révision générale pourrait être l’occasion de me lancer dans ma première patine d’une locomotive à vapeur. Je décide donc de réaliser un wagon atelier pour me refaire la main après quelques semaines de pause dans mes travaux de patine.


Lors de ma récente visite chez Christian, ce dernier m’a non seulement offert une 230 F (ex-P8), mais également deux wagons couverts Märklin. L’un d’eux est un peu abîmé puisqu’il manque une main d’atteleur d’un côté et l’échelle d’accès de l’autre. Il pourrait donc parfaitement convenir pour me confectionner un wagon atelier du service « Voies et Bâtiments ». Ces wagons sont souvent des véhicules usagés voire déclassés du parc commercial et sont destinés à vivre une seconde vie de labeur, consacrée à des missions bien moins prestigieuses d’entretiens ponctuels et de petits travaux sur le réseau.

Sur une modeste ligne comme celle de la CIC, un tel wagon atelier pourrait être accompagné d’un ou deux wagons plats pour transporter une petite pelleteuse, des traverses, du ballast, du sable et d’une manière générale tout ce qui est utile à l’entretien des voies et des bâtiments.

La première étape de cette séance consiste à fouiner sur le net à la recherche de photographies couleur de wagons couverts semblables, à défaut d’être identiques. Il faut en effet trouver un modèle qui nous inspire. Le wagon ci-dessous, extrait du site Dybas.de me convient et va me servir de modèle.


Photo 767 : Wagon couvert type G210 de la DB. Source : Extrait du site Dybas.de

Le wagon est ensuite démonté afin de séparer la caisse du châssis et les essieux sont retirés.

Les retouches de peinture

Il est à noter que la ligne de la CIC est exploitée en « point-to-point » (terminus à terminus) sur un ensemble modulaire en « tour de pièce ». Cela a son importance car, de fait, c’est toujours la même face des véhicules qui est visible, locomotives comprises puisqu’il n’y a pas de pont tournant en bout de ligne. Pour les travaux de peinture, il est donc possible de toujours commencer le travail par la face qui ne sera pas visible. Ça laisse une chance de se récupérer en cas de loupé.

Pour mémoire, je travaille à la peinture acrylique Pébéo™ diluée à l’alcool médicinal à 70°, qui s’évapore plus vite que l’eau et donc diminue les temps de séchage.

Sur la palette, je fais des mélanges d’ocre rouge et d’ombre naturelle à différentes concentrations pour obtenir des teintes variées qui vont me permettre de faire des retouches de peinture sur la caisse en différents endroits, en s’inspirant de la photo du wagon réel. Ces retouches sont le fruit des réparations subies au fil du temps, la palette de couleurs est donc assez large : de l’ocre rouge au rouge brique en passant par le brun rouge, voire du gris et du noir.


Photo 768 : Wagon couvert Märklin avant patine. Source : letraindemanu.fr

Les volets d’aération sont teintés d’une couleur sombre.

Je profite de cette occasion pour recouvrir le sigle « DB », le wagon n’appartenant plus à cette compagnie allemande mais à la CIC. Je voulais apposer un marquage « CIC » avec des lettres en transfert à sec (marque Décadry™), mais je n’en ai trouvé ni chez Zodio™ ni chez Truffaut™.

La pose des décalcomanies

Il s’agit d’une planche de décalcomanies référence 319 de l’Atelier CJ Model’s « Marquages pour wagons de service époque III » achetée 4€ à l’expo de Gennevilliers (tarif expo, généralement moins cher que le tarif en ligne). La planche permet de traiter une quinzaine de wagons (plats, couverts, tombereaux, trémies, citernes et ex-voyageurs). ACJM propose de nombreuses planches à des prix bien plus raisonnables que celles d’Haxo Modèle (utilisées pour mes citernes de combustible traction).

Les marquages sélectionnés sont découpés au ciseau fin (le cutter risque de les abîmer), au plus près du lettrage. Le marquage « wagon atelier » est coupé en deux pour une apposition sur deux lignes.

La décalcomanie est trempée une dizaine de secondes dans de l’eau minérale (éviter l’eau du robinet car trop calcaire). Toujours sur son support, ce dernier est posé à son emplacement. Le support est ensuite retiré avec une pince à épiler, la décalcomanie étant maintenue en place avec un coton-tige. C’est « LE » moment délicat, car il faut que le marquage soit rectiligne. En cas de loupé, une lame de cutter fine peut être glissée sous la décalcomanie pour la redresser. Lorsqu’elle est en place, je fais rouler un coton tige sur le marquage pour retirer les bulles d’air et absorber l’excédent d’eau. On ne frotte pas, sinon c’est la destruction assurée.

Il faut laisser sécher trois à quatre heures à température ambiante, puis on applique un voile de vernis mat en bombe pour les protéger. Nouvelle période de séchage pendant quelques heures.

Le jus « crasse »

Ce jus « crasse » est obtenu avec tous les nettoyages des pinceaux lors des nombreuses séances de peinture précédentes. Il faut bien le diluer à l’alcool à 70° pour qu’il n’ait pas un grand pouvoir couvrant. D’une teinte plus subtile, il permet ainsi de mieux maîtriser le voile appliqué sur l’ensemble de la caisse et du châssis. Il est important de bien attendre avant de passer la couche suivante, car la peinture fonce en séchant. Prudence donc.

J’ai personnellement appliqué deux couches. Les décalcomanies sont couvertes de ce voile à cette occasion pour vieillir les marquages.

Le châssis reçoit également deux couches de ce jus « crasse »

Les barres de renforts

J’applique ensuite une noisette d’ombre naturelle très diluée dans l’alcool à 70° sur les renforts de caisse, les grilles porte-inscriptions, les poignées de portes et d’une manière générale sur les reliefs et dans les creux. C’est à ces endroits que les saletés s’accumulent.

J’applique deux couches.

Le châssis

Le châssis a déjà reçu deux couches de jus « crasse » lors des étapes précédentes.

J’applique maintenant deux couches de terre de Sienne naturelle très diluées. On laisse sécher. Le châssis est ensuite traité avec des terres à décor selon la même méthode que sur mes wagons précédents. Le tout est fixé par un voile léger de vernis mat en bombe.

Le résultat est assez probant.


Photo 769 : Wagon couvert Märklin après travaux de patine. Source : letraindemanu.fr

Me voici en possession d’un joli wagon atelier pour ma compagnie.

Emmanuel

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