Épisode 123 – Patiner des wagons est une chose. Oser se lancer dans ces travaux délicats de peinture sur une locomotive en est une autre. Aujourd’hui, David Meyer vous explique sa technique sur une 040B ex G7.
La rubrique » Cartes blanches » est ouverte à tous mes amis modélistes qui souhaitent partager leur passion ferroviaire. David Meyer, chroniqueur invité qui nous avait déjà présenté sa technique de patine de wagons, revient cette fois pour la patine d’une locomotive à vapeur.
Par David Meyer,
chroniqueur invité
Après la patine des wagons, il est indispensable de patiner la locomotive… Cette locomotive n’est autre qu’une belle machine armistice 1919, pour omnibus et trains de marchandises, ex G7 Prussienne et renommée 040 B 713 à la SNCF pour la région EST.
Ces locomotives, datant de la fin du 19è siècle, ont été réformées à la fin des années 40, mais nous allons faire durer la 713 un peu plus longtemps pour circuler en Pays d’Othe. L’imaginaire n’a pas de limite.
Une machine en fin de carrière est forcément marquée par l’usure, mais ne sera pas une épave pour autant, les photos qui suivront illustreront ainsi les peintures qui lui donneront ce coté « matériel amorti« .
Photo 742 : Les peintures utilisées par David Meyer pour la patine d’une locomotive. Crédit photo : David Meyer pour letraindemanu.fr
Nous commençons par le tender, plus simple pour démarrer une bonne patine. Les flancs du châssis recevront donc un mélange grisâtre de « gris chaud » et de « noir« , brossé ensuite pour ne pas empâter les détails tels que ressorts a lames et boites d’essieux. Ce jus brossé assombrira également la caisse verte du tender.
La « terre de sienne brûlée » illustrera ici et là la rouille présente dans les recoins du châssis et l’ensemble sera éclairci par des projections de « terre de sienne » et « gris chaud« , qui donneront un aspect plus réaliste que ce châssis noir.
Des noisettes de « terre de sienne brûlée« , de « gris chaud » et de « buff titane foncé » seront appliquées sur le haut de la caisse du tender, ensuite brossé de haut en bas, dans le sens des coulures, évidemment !
L’eau très calcaire aura laissé les traces blanches au niveau des soutes à eau, sur l’avant de la caisse. Au dessus, c’est essentiellement la rouille qui reste dans les recoins, là ou l’eau stagne…
Photos 743 et 744 : Patine d’une locomotive à vapeur. crédit photo : David Meyer pour letraindemanu.fr
Passons a la locomotive ! Le travail est plus délicat. Même traitement pour le train de roues que pour le châssis du tender, à un détail près, les 3 premières roues sont sous l’embiellage, elles reçoivent donc des projections de graisse. La 4è roue est moins souillée, car éloignée de toutes ces projections et restera donc salie et rouillée.
On aura au passage mis de la « terre de sienne » et « gris chaud » sur les flancs du cendrier et des sabots de freins.
Traitement « noir/buff titane graisseux » sur l’embiellage, brossé de suite pour éviter de le bloquer par des paquets de peinture.
La cabine reçoit les mêmes traitements que pour les wagons et le tender, mais il faut veiller a ne pas recouvrir les immatriculations.
La chaudière, verte, reçoit d’abord sur le dessus une légère pellicule de noir, tout comme l’avant de la cabine, de la sablière et du dôme. Pourquoi ? Simplement pour illustrer la crasse et la suie crachées par la cheminée. Celle ci sera marquée d’anthracite, de même que la boite a fumée, et un léger blanchiment marquera la trace des intempéries.
La boite à fumée est rouillée ici et là, également au niveau du berceau de chaudière. Ça chauffe, la peinture disparaît.
Les flancs du foyer n’ont plus de peinture et restent rouillés, le tablier sera traité comme les toitures des wagons.
En revanche, robinets d’injecteurs et pompe à air recevront un peu de noir brossé, car pour fonctionner correctement, cette dernière est entretenue. Au dessus du foyer, les autoclaves de la boite à feu seront blanchis par le tartre.
Photos 745 : La locomotive patinée sur le réseau de l’auteur. Crédit photo : David Meyer pour letraindemanu.fr
Il restera a lui installer son équipe de conduite et la vénérable locomotive reprendra du service pour sa fin de carrière.
David Meyer