Épisode 67 • Évènement à la CIC : le module ZI Nord quitte ses tréteaux provisoires et est enfin installé à sa place définitive. Je vais pouvoir envisager les extensions.
Article publié le 25 novembre 2017
Consumérisme et miséramodélisme
En ce jour de Black Friday, date culte lors de laquelle la plupart des humains prétendument « civilisés » se jettent en hordes sauvages dans tous les centres commerciaux afin d’assouvir leur insatiable soif d’un consumérisme exacerbé, synonyme d’un immense gâchis, et non sans rappeler les meutes de zombies du film éponyme tristement prémonitoire du regretté George Roméro – et censuré en France à sa sortie (1978), plus pour son pamphlet politique anticapitaliste que pour la prétendue violence de ses scènes horrifiques -, il m’est apparu de bon ton de rappeler que l’être humain peut aussi (!) vivre sans tomber dans l’outrance d’une société de consommation source de destruction sociale et d’anéantissement intellectuel.
Sans pour autant tomber dans l’excès inverse, souvent décrit péjorativement par certains, non sans une forme de condescendance, comme une sorte de miséramodélisme, il n’en reste pas moins que l’art du modélisme compte de nombreuses facettes, dont celle; non moins importante que de satisfaire sa passion sans mettre en péril le budget familial, en particulier si ce dernier est très contraint. C’est une notion certes toute relative, propre à chacun, mais qui a néanmoins son importance, qui plus est à une période où notre loisir peine à recruter de nouveaux adeptes dépourvus de gros revenus.
Comme toute activité récréative, le modélisme ferroviaire a un coût. Il peut néanmoins être sérieusement atténué dès lors que l’on intègre un processus de conversion écoresponsable et que l’on adopte le principe de recyclage comme en témoignent les travaux du jour.
Un piètement solide
Alors que le toit et la façade du module sont achevés depuis mi-septembre, le module « ZI Nord » – et tout le bordel qui va avec – ont squatté le salon familial depuis sa création, puis la nouvelle pièce qui lui est destinée depuis le déménagement de ma fille aînée. Sur ses tréteaux provisoires, autant dire qu’il était compliqué de se projeter dans l’avenir et encore plus d’envisager la construction des coulisses, ne serait-ce qu’en raison de l’absence de place nécessaire.
Pendant que mes congénères se ruaient dans les rayons dans une frénésie abêtissante, j’ai décidé de réaliser un solide piètement à ce qui s’annonce être le premier module de la compagnie. Tout en matériel de récupération, y compris la visserie et la quincaillerie. Inutile de consommer du neuf quand on peut recycler de l’occasion !
Pour cela je vais réutiliser deux meubles bibliothèque type tour à CD et deux montants d’un lit récupérés aux encombrants.
La hauteur : une question de point de vue
La hauteur est un vaste débat chez les modélistes qui a beaucoup varié au fil des décennies. Les réseaux plateaux monolithiques des années 60 n’ont plus l’exclusive. Les modules et leurs nombreuses normes ont fait leur apparition apportant de nouveaux points de vue, au sens propre comme au sens figuré.

Photo 346 : Le module ZI Nord dans sa pièce définitive en novembre 2017. Sur la droite, on aperçoit les deux meubles bibliothèques qui vont servir de pieds avant du module. Source : letraindemanu.fr
Ces étagères plus ou moins profondes, agrémentées de façades, ont modifié les habitudes : globalement les réseaux ont pris de la hauteur tout en restant généralement accessibles à un large public, y compris des enfants.
Pour ma part j’ai fait un choix différent qui s’explique par l’implantation initialement prévue du module : Au dessus d’un canapé dans le salon familial. De plus, le module étant considéré, au début du projet, comme une œuvre unique sans aucune extension hormis des coulisses latérales rabattables, j’ai volontairement réduit la hauteur de la fenêtre de façade à 17cm. Par cet artifice, la perception du module « ZI Nord » s’en trouve modifiée optiquement, cet effet panorama lui conférant une longueur supérieure à sa dimension réelle.
Il a donc toujours été prévu que le plan zéro, le niveau de la voie, soit approximativement à hauteur des yeux. Les rails se situent donc à une hauteur de 147 cm. Ainsi, le spectateur regardant le réseau à 30 cm de la façade ne voit pas la jonction entre le fond de décor et le toit. Il est de fait totalement immergé dans l’ambiance du module.
J’ai donc découpé mes pieds à 143 cm de hauteur.
Le processus de montage a nécessité l’aide de mon fils, le robuste module se révélant finalement lourd à manipuler. Pivoté d’un quart de tour et posé sur son fond, j’ai tout d’abord fixé les pieds arrières constitués des montants de lit récupérés. Plusieurs vis et équerres de récupération permettent un arrimage solide. Durant cette première opération, l’extrémité des pieds repose sur des cales.
Puis le module ainsi équipé est posé sur ce piétement arrière. Pendant que mon assistant soutient la face avant, les deux meubles bibliothèque sont mis en place puis solidement fixés.
Bien que l’amarrage des pieds soit robuste, des entretoise en contre-plaqué de 10 mm – encore de la récup’ aux encombrants -relient de chaque coté pied arrière et pied avant. On évite ainsi tout ripage des pieds avant.
Le piètement est solide. Mais compte-tenu de la hauteur du centre de gravité, le module est solidement arrimé au mur : trois équerres chevillées évitent tout basculement.
Le module ZI Nord est maintenant à sa place définitive.
Je profite de cette séance de travail pour prolonger quelques câblages, notamment des carrés et de quelques éclairages provisoirement branchés en attendant la conception du pupitre de commande. Là encore, les peignes de reliures sont des objets récupérés aux encombrants.
Je termine par une petite séance de roulement de la 050TA et de la BR80 dans ce qui devenu une belle vitrine murale animée.
Il est temps de retourner au décor.
Emmanuel
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