Finition du showcase module 1


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Episode 47 – Alors que le décor avance progressivement, le module s’encrasse dramatiquement. Il devient urgent de terminer le showcase en lui construisant son toit et sa façade.


Depuis le début des travaux, le module a été laissé à l’air libre afin d’en faciliter l’accès pour réaliser le décor (photo 250 ci-dessous). En milieu urbain, cerné de nombreux chantiers de BTP, la poussière encrasse le module à la vitesse d’un TGV. Si à cela on ajoute la présence d’un adorable labrador noir au sein du foyer, il devient urgent de fermer le showcase pour protéger le décor de la poussière. Et des poils de chien.


Photo 250 : Le module avant la finition. Source : letraindemanu.fr

Je me décide donc à construire le toit et la façade du module 1 « Z.I. Nord« .

Matériaux nécessaires

– Le toit n’a pas vocation à supporter du poids. il sera donc réalisé avec une simple planche de contreplaqué ordinaire de 3 mm. Si vous envisagez d’utiliser cette future surface pour ranger du matériel roulant, optez pour du 5 ou du 10 mm d’épaisseur, mais cela va alourdir l’ensemble. La dimension de la plaque est de 202 x 50 cm.

– La façade est également fabriquée avec du contreplaqué de 3mm. Sa dimension est de 202 x 36,5 cm. En effet, le module repose actuellement sur des tréteaux et non sur ses piétements définitifs. La façade sera travaillée à la scie sauteuse et peinte avec une peinture acrylique pour usage intérieur.

Du plexiglass servira de couvercle transparent à l’ensemble. J’ai donc opté pour du Polyglass (produit par SEDPA et distribué chez Leroy-Merlin, mais il existe d’autres produits similaires) de 4 mm d’épaisseur. En achetant ce type de produit, il faut être très vigilant sur l’état des deux surfaces. Elles sont en principe protégées par un film plastique. Il ne doit y avoir aucune rayure, car c’est un matériaux très fragile. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai opté pour deux ouvrants de 1 mètre chacun au lieu d’une seule plaque de 2 mètres : En cas d’accident sur le Polyglass, le remplacement peut être partiel. D’autant que c’est un produit qui coûte cher.

L’option d’une vitrine en verre n’a à mon sens d’intérêt que pour un module terminé et qui n’a pas vocation à être déplacé. Deux vitres montées sur glissière à roulement à billes sont une alternative. Pour autant le Polyglass monté sur charnières permet, en position haute, de dégager complètement le module et donc de profiter pleinement du son des engins digital Sound. Le Polyglass est aussi bien plus facile à travailler avec du matériel basique.


Photo 251 : Dernière vue aérienne du module avant la finition du showcase. Source : letraindemanu.fr

– Des charnières, quatre au total, permettront la fixation des plaques de Polyglass sur la toiture. J’avais initialement prévu une charnière piano sur toute la longueur, mais les dimensions ne me convenaient pas. De plus le Polyglass de 4mm est lourd, j’ai donc opté pour des charnières plus grosses, de taille 10 x 5 cm. Les trous de fixation, 6 par charnière, sont d’un diamètre de 4mm.

– Les vis : Il faut douze vis à bois pour fixer les charnières sur le toit et douze écrous à tête coniques avec boulons pour fixer le Polyglass aux charnières.

– Des aimants : De petite taille, il s’agit d’aimants de forme rectangulaire pour porte de meubles. Il en faut quatre. ils seront fixés à chaque coin inférieur des plaques de Polyglass.

– Des boutons de tiroirs : Il en existe de toutes sortes, du plus économique au plus onéreux. Il en faut quatre qui seront fixés sur la face externe du Polyglass à la hauteur des aimants. Choisissez un modèle basique pas cher. Vous pourrez toujours les changer plus tard quand tout le module sera fini.

– Du joint mousse : Initialement prévu pour les joints de portes ou fenêtres, il faut choisir du joint auto-adhésif d’épaisseur 1-4 mm et de 1 cm de largeur. Longueur nécessaire 5 m. Ce joint sera fixé sur le pourtour de la façade, il faut donc impérativement choisir un joint d’une couleur proche de la teinte prévue pour la façade. Pour ma part je l’ai choisi en noir.

– Pâte à bois : Un petit tube de 60gr pour boucher tous les orifices des vis de fixation de la façade et ainsi les faire disparaître après peinture.

– Peinture de façade et du toit : Il faut bien choisir la teinte de la peinture de façade. Ce choix dépend des goûts de chacun. Il faut également tenir compte de l’environnement du réseau. Surtout s’il n’est pas installé dans une pièce dédiée, il faut s’adapter aux teintes des autres meubles. Dans ma pratique antérieure, j’utilisais exclusivement le noir. Le rendu est impeccable car, tel un film en 16:9, les bandes noires orientent le regard. Cette couleur avait donc ma préférence. Mais, sur un certain nombre de réseaux présentés en exposition ou dans la presse, le vert « herbe » a fait son apparition ces dernières années. Cela augmente artificiellement la profondeur du module perçue par le spectateur. Tout est possible, ou presque.

Pour ma part, j’ai opté pour un « Gris zingué n°1 » de chez Luxens, cette teinte me semblant plus proche de l’univers un peu grisâtre de ma zone industrielle péri-urbaine. Cela reste une teinte foncée qui va guider l’œil du spectateur. Cette couleur reste par ailleurs assez neutre, contrairement au vert, si je souhaitais par la suite réaliser une extension différente (module hivernal par exemple).

Il faut de toute façon choisir une teinte facile à retrouver à l’avenir pour d’éventuelles retouches ultérieures. Compte-tenu du nombre de couches à appliquer, il vous faut un pot pour dix à quinze mètres carrés.

Le budget

Cette tranche de travaux représente un budget non négligeable. Il faut compter une vingtaine d’euros pour chaque planche de contreplaqué découpée aux dimensions souhaitées. Le Polyglass est un produit coûteux puisque j’ai déboursé 90 € pour les deux plaques. Les pots de peinture de 0,5 l coûtent près de 13 € chacun. Avec les charnières, les vis, les aimants, les boutons et les joints, le budget de cette tranche de travaux s’élève à environ 250 €. Mais c’est un poste de dépense incontournable tant pour la protection du futur décor que pour une intégration réussie du module dans son environnement. Cela est d’autant plus important si vous envisagez une future présentation en exposition.

La façade

Je commence cette phase de travaux par la réalisation de la façade. Le premier travail consiste à tracer la découpe de la fenêtre. Pour se faire, je fixe ma plaque provisoirement à son emplacement définitif. Je perce deux trous de diamètre 2mm en haut à chaque extrémité, fraise le perçage et visse la plaque. Ces deux trous serviront de repère pour le montage après les travaux. Avec un crayon à papier, en passant par le toit, je trace les contours internes de la découpe. C’est la partie basse de la future fenêtre qui nécessite le plus de soin puisqu’il faut se placer précisément à ras des sols : Cour pavée, route, trottoirs, quai futur au premier plan, emplacement du signal (Sémaphore unique de sortie Ouest), ainsi qu’un petit monticule qui va masquer, au moins partiellement la sortie Ouest.

Les traçages latéraux sont de 10 cm et permettent de cacher les tasseaux latéraux. Le traçage supérieur est de 11 cm. Il permet de masquer le tube néon et le raccord du toit pour un réseau dont le toit de la halte sera au niveau des yeux sur le piétement définitif. Ce bandeau supérieur peut être un peu réduit si le réseau est plus bas.


Photo 252 : Traçage des lignes de découpe de la façade. A noter que ce traçage est marqué sur la face interne, on travaille donc en négatif. Source : letraindemanu.fr

La hauteur de 18cm de la fenêtre accentue ainsi la perception : le module paraît plus long.

Le panneau est ensuite démonté puis le traçage définitif surligné au stylo à bille. Les dimensions sont contrôlées avec sérieux, car toute erreur sera irrémédiable.

Règles de sécurité avec la scie sauteuse

Comme je vais travailler avec la scie sauteuse, il est important de rappeler à nos plus jeunes que ce type d’outillage dangereux se débranche de la prise électrique systématiquement après usage, y compris entre chaque coupe, pour éviter tout démarrage intempestif. La pose de la lame se fait appareil débranché, cela va de soit. La lame choisie doit correspondre au matériau découpé. La découpe se réalise sur une surface stable, de préférence un établi, de préférence avec des serre-joint pour éviter tout ripage. Le port de lunettes de protection est indispensable pour protéger les yeux en cas d’éjection de projectiles, y compris la lame qui peut se briser ou se désengager de son logement. Le port d’un masque est recommandé en particulier pour les asthmatiques.

La découpe

Quelques trous de gros diamètres sont percés en plusieurs endroits de la fenêtre centrale pour permettre l’introduction de la lame de la scie sauteuse : Avec prudence et pas trop près de la ligne de découpe pour éviter les éclats de bois sur la surface de la façade. La fenêtre est découpée à la scie sauteuse avec une lame fine pour le bois. La découpe terminée, tous les pourtours sont poncés au papier de verre à grains fins pour éliminer toutes les échardes. Puis je ponce, avec le même papier de verre, la surface externe à peindre. La surface doit être soyeuse au toucher. Je termine par un bon coup d’aspirateur pour nettoyer tant l’espace de travail que la sciure sur la planche elle-même.


Photos 253 & 254 : La façade découpée est positionnée à blanc avant mise en peinture. Notez les découpes en particulier au niveau de la route et des trottoirs. Source : letraindemanu.fr

Arrive la phase de peinture. Elle nécessite plusieurs jours de travail, car il faut compter douze heures minimum entre chaque couche.

Contrairement à ce qui est indiqué sur la notice, je réalise toujours la première couche un peu diluée (2/3 peinture, 1/3 diluant). Ici, il s’agit d’une peinture acrylique, donc je dilue à l’eau. Le bois absorbe ainsi mieux la teinte. Deux autres couches non diluées sont appliquées à une demi-journée d’intervalle. Je réalise un léger ponçage entre chaque couche, ce qui améliore le rendu final.

Il m’aura fallu trois couches au total avant fixation.

Ma façade présente désormais une belle teinte « gris zingué » sur sa face externe (Photo 255 ci-dessous). Il me faut maintenant travailler sa face interne. Bien que cette face ne soit pas visible du spectateur, elle nécessite d’être peinte en blanc, simplement pour réfléchir la lumière du tube et ainsi homogénéiser la diffusion lumineuse. Pour cette étape, une peinture acrylique basique suffit amplement. Seulement deux couches sont nécessaires, appliquées à une douzaine d’heures d’intervalle. Je ne peints pas la zone qui sera en contact avec les tasseaux puisque de la colle y sera appliquée.

Photo 255 : La façade en cours de peinture sur sa face externe. Source : letraindemanu.fr

Après séchage, la façade peut être fixée définitivement en se calant sur les deux trous percés au début des travaux. Préalablement, j’étale au pinceau de la colle vinylique (Colle à bois à prise rapide) sur tous les tasseaux de la face avant et je fais de même sur le pourtour de la face interne de la façade : Il faut en effet rendre le module le plus hermétique possible. La façade en place, je complète la fixation en posant de petites vis à bois sur tout le pourtour. Les pré-trous se font avec une fine mèche à bois et les trous sont fraisés pour permettre l’encastrement des têtes de vis.

Lorsque toutes les vis sont posées, je bouche chaque orifice avec une noisette de pâte à bois. Après séchage, la pâte à bois est poncée au papier de verre fin. Dépoussiérage puis application de deux nouvelles couches de peinture « gris zingué » sur toute la surface à un intervalle de douze heures.

La façade est maintenant terminée et en place (photo 256 ci-dessous).

Photo 256 : La façade est fixée au module. Source : letraindemanu.fr

Le toit

Le toit du module nécessite un traitement sur chaque face.

Sur la face interne, il faut reprendre les teintes appliquées sur le fond de décor, à savoir un ciel un peu ennuagé. J’utilise donc les tubes de peinture Pébéo utilisés pour ce dernier. Application d’une première passe de blanc dilué (2/3 peinture – 1/3 eau), suivie d’une couche non diluée. Après séchage complet, ma face interne est prête à recevoir sa teinte définitive. Sur la palette, je mélange mon blanc avec quelques noisettes de bleu jusqu’à obtention d’une teinte similaire au haut du fond de décor. En effet, il faut être le plus « raccord » possible. Il me faut par ailleurs réaliser un dégradé. Car si la partie proche du fond de décor doit lui être similaire, la partie proche du néon doit être blanche, pour les même raisons que la face interne de la façade (photos 257 & 258 ci-dessous).

Photos 257 & 258 : Aperçu de la mise en peinture de la face interne du toit. Notez le dégradé entre le fond de décor et le tube néon. Source : letraindemanu.fr

La seconde phase de traitement du toit, qui concerne sa face externe, sera réalisée une fois le toit posé. J’en profite pour percer un trou par lequel je passe le câble 220v du tube néon. Le câble est ensuite fixé au toit (sur sa surface externe) par des Serflex et des supports (comme les câbles sous le réseau, voir la catégorie « électricité basse tension »). Il part du centre du module vers l’angle arrière gauche où des trous lui permettent de rejoindre le dessous du module. Son raccordement définitif se fera ultérieurement.

Le Polyglass

Polyglass est une marque déposée. Ses spécifications techniques sont proches du plexiglass. Pour mémoire, les deux plaques achetées sont toujours revêtues de leurs films de protection qui sont conservés jusqu’à la fin des travaux.

Les plaques de Polyglass doivent être découpées (Les chutes seront précieusement conservées pour une utilisation ultérieure, par exemple les rebords antichute d’une coulisse). En effet, le module ne repose pas encore sur ses piétements définitifs mais sur de simples tréteaux. Il me faut donc une découpe qui varie de 40cm (dans chaque coin inférieur) à 36,5 cm sur la partie centrale. En principe, le plexiglass ne se coupe pas : Il se rompt après plusieurs passes de gros cutter à lame fixe. Le risque de ripage est important avec le risque de se blesser ou de rayer incurablement la plaque.

J’ai donc opté pour une découpe à la scie sauteuse avec une lame fine pour le bois, scie sauteuse qui me permet de réaliser des découpes en courbe plus précises. Une finition des tranches au papier de verre élimine les copeaux. Attention à ne pas rayer les surfaces.

La plaque est ensuite positionnée contre la façade. Les plaques faisant 100 cm de largeur et le module mesurant 202 cm, la plaque est donc positionnée à 1 cm du bord du module.  Je repère la position des charnières et trace les points de fixation sur le Polyglass. Le perçage des trous se fait avec des mèches à bois de dimensions progressives (2 puis 4 de diamètre), à vitesse lente. Le Polyglass est fragile et tout dégât sera irréversible.

La fixation des charnières (photo 259 ci-dessous) sur le toit nécessite des petites cales découpées dans une chute de CP 3 mm aux dimensions desdites charnières.

Une fois la plaque fixée à ses charnières, je repère puis perce les trous des pièces métalliques qui seront en face des aimants, à chaque coin inférieur (Photo 260 ci-dessous).

Photos 259 & 260 : Pose des charnières et aimants sur le Polyglass. Source : letraindemanu.fr

Le joint mousse est posé sur la façade au périmètre exact de la plaque de Polyglass (Photo 261 ci-dessous. A noter que les films de protection sont toujours en place).

Photo 261 : La première plaque de Polyglass est fixée à la façade. Source : letraindemanu.fr

Avant fixation définitive du Polyglass, les charnières et les pièces métalliques des aimants (face visible seulement) sont peintes en « gris zingué« . Elles seront ainsi moins visibles.

La seconde plaque de Polyglass

La seconde plaque n’est travaillée qu’une fois la première terminée et posée définitivement. En effet, les deux plaques doivent absolument être « raccord » à leur jonction centrale : La fente qui les sépare doit être la plus faible possible sans gêner toutefois la manipulation de l’une ou l’autre des plaques. C’est donc seulement quand la première est fixée que l’on peut définir avec précision les trous à réaliser dans la seconde. Il faut absolument éviter toute « fatal error » qui sera forcément coûteuse. Ou irrémédiablement disgracieuse. Au choix.

Photo 262 : Gros plan sur les angles inférieurs des plaques de Polyglass, vus à la jonction centrale. Notez la forme des angles, le positionnement des aimants et des boutons. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Après tous ces travaux, Il ne reste plus qu’à peindre la face externe du toit avec la même peinture que la façade, ainsi que les faces latérales. Il faut prévoir deux à trois couches.

Dans les prochaines semaines il me faudra appliquer un vernis protecteur sur les peintures externes, très exposées au éraflures. Cela a un coût qu’il me faut budgéter.

Mais d’ores et déjà, mon showcase est terminé et présente son aspect quasi-définitif.  Il ne manque sans doute qu’un joli titrage du module identifiant ainsi la «  Z.I. Nord » avec un lettrage couleur gris acier pour rappeler le coté industriel du site. Une petite plaque gravée (du type de celles que l’on trouve sur les coupes sportives) avec le nom de l’auteur et la date d’inauguration pourra apportera la touche finale à ce showcase.

A suivre…

Emmanuel

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