Épisode 19 – Opération chirurgicale pour le mise en place du dernier aiguillage. Scalpel ! Ensuite, patine de la voie.
Suite à mes déboires avec les rails flexibles (voir l’épisode 10), j’ai dû modifier mon plan des voies. Et bien-sûr, il me manque maintenant un aiguillage élancé gauche. Pour un seul appareil de voie, commander en Allemagne n’a plus aucun attrait financier à cause des frais de port. J’ai donc commandé mon aiguillage chez « Au Pullman » chez qui j’ai déjà acquis la Mobile-Station 2 et la 050 TA 23. J’aurais pu l’acheter d’occasion chez « Les Cheminots » et j’avais même trouvé un exemplaire avec pointe de cœur mobile qui a plus les faveurs des modélistes, mais je préfère acheter un aiguillage neuf. Il m’a fallu attendre trois semaines, ce qui est un peu long à mon goût pour un produit aussi basique qu’est un simple aiguillage, mais c’est ainsi, et l’on fait avec. Il y a plus grave que ça dans la vie et de toute façon la patience est une qualité du modéliste.
Démonstration de la Loi de Murphy
A peine déballé, me voici essayant de le placer dans le prolongement de mes voies déjà collées. La loi de Murphy se confirme aussitôt : » C’est toujours au moment du montage que l’on constate une erreur de conception » (Épisode 18). Et visiblement la conception est foireuse car mes voies ne sont pas dans l’axe.
Je vais donc faire une petite opération chirurgicale.
J’installe donc le champs opératoire. Avec de l’adhésif de peinture et des vieux journaux, je délimite la large zone d’intervention. Puis, armé de mon vaporisateur de liquide lave-vitres, je pulvérise ledit produit sur les voies à décoller. Car, et c’est bien le problème, il me faut démonter ces voies fraichement ballastées.

Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. La voie a été fixée avec de la colle vinylique qui se dissout immédiatement au lave-vitre. Je soulève délicatement les rails et les retire complètement. Si les coupons se sont laissés ôter sans dommage pour le Dépron© il me faut immédiatement l’essuyer au papier absorbant. Quant aux rails, ils sont encore enrobés de ballast naturel et nécessitent d’être nettoyés. Je les lave délicatement sous le robinet d’eau chaude en m’aidant d’une éponge douce avec un peu de liquide vaisselle. Très rapidement la colle se dissout et le ballast se désagrège. Il ne reste plus qu’à sécher soigneusement. C’est propre et la peinture n’a pas bougé.
Comme pour les cinq autres aiguilles, je crée une fosse sous la partie mobile de l’aiguillage. L’épisode 14 traitant déjà de cette étape, je n’y reviendrai pas. Mais en créant cette fosse, je constate que le collage du Dépron© n’a pas été suffisamment abondant dans cette zone. J’en profite donc pour faire des reprises de la base en découpant de larges surfaces au cutter et en réinjectant de la colle vinylique pure sous la plaque avec une seringue.
Là encore, pas d’inquiétude. Le Dépron© sera au final totalement recouvert par du décor et les cicatrices resteront invisibles.
Lorsque ces reprises sont terminées, je replace les voies propres, le nouvel aiguillage et le coupon de transition. Un câble d’alimentation traction est soudé sur ce dernier. Il sera raccordé plus tard. Puis je réalise les opérations de ballastage et de peinture déjà décrites.
Patine de la voie
Pour cette phase, j’attends bien-sûr que mon dernier ballastage soit bien sec.
Pour mémoire, la pleine voie a été peinte à la bombe et les aiguillages peints au pinceau. Mes traverses et mes flancs de rails sont donc de couleur marron, « kakao » plus précisément pour les traverses et « brun vieux wagon » pour les aiguilles.

Je vais faire une première passe avec de la terre à décor « Terre rouge brique » de chez FR Décor. Les terres à décor sont des poudres contenant des pigments de peinture. On les utilise souvent à sec, comme ici. Il faut être très parcimonieux car certaines erreurs sont irréversibles. On travaille toujours à doses infinitésimales avec des gestes doux, en commençant par les teintes les plus claires pour finir avec les teintes les plus foncées.
Avec un petit pinceau n°4, je dépose un peu de cette poudre sur les champignons et j’étale aussi sur les flancs de rails. Je traite environ une traverse sur deux sur toute la longueur des voies, à l’exception de la patte mobile des aiguillages. Quand toute la voie a reçu cette première passe de rouge, je change de pinceau pour une brosse n°8. A sec, j’étale bien les pigments pour teinter traverses et ballast. Ce travail se termine avec une brosse à dent usagée et on brosse parallèlement aux rails. Ce brossage doit être énergique pour bien incruster la poudre dans les graviers.
La plateforme dans son ensemble a donc pris une teinte rouge qui témoigne d’un trafic important. J’espère en effet un trafic intensif dans ma future zone industrielle, y compris des rames complètes qui ne feraient que transiter.
Je fais ensuite une seconde passe avec une terre « noir poussière 67013 » de chez Heico-Modell (ex SAI 9507). Cette fois, je dépose de chaque coté du plot central, là encore une traverse sur deux, puis pinceau brosse 8 et brossage énergique.
On termine cette phase par un passage de l’aspirateur sur toutes les voies. Tous les pigments encore volatiles vont disparaître et ne restent que ceux incrustés dans le ballast.

La voie est maintenant patinée. il ne reste plus qu’à nettoyer le dessus des rails de roulement et des plots.
A la prochaine séance, je commencerai le câblage électrique.
Emmanuel