Episode 117 – Le Musée des transports était partenaire de la manifestation » Le rail dans tous ses états » organisé par le Rail-Club du Pays de Meaux. A l’heure du bilan, l’association gestionnaire de ce musée national peut se féliciter d’un beau succès.
L’Association pour le Musée des Transports Urbains, Interurbains et Ruraux (AMTUIR dans la suite du texte) fut fondée en 1957 avec pour objectif de créer un musée dédié. Elle est aujourd’hui le gestionnaire de cet établissement classé Musée de France en 2003 et propriétaire d’une collection de 180 véhicules répartis sur deux sites : Villeneuve-Saint-Georges et Chelles (depuis une dizaine d’années).
Photo 664 : La 030 Piquet, le 3076 et le tramway 80. Crédits photos : Musée des transports. Avec l’aimable autorisation de l’AMTUIR. Source : letraindemanu.fr
La Municipalité de Chelles, qui s’est beaucoup investie pour la réussite de cet évènement en prêtant son centre culturel et en impliquant ses agents municipaux, a catalysé les synergies associatives et institutionnelles.
Christian Quantin, Adjoint au maire et membre du RCPM, » s’est félicité de ce partenariat réussi qui met en valeur le dynamisme des trois structures » [NDLA : le troisième partenaire étant TSO qui ouvrait le dimanche] et espère qu’à l’avenir d’autres manifestations conjointes pourront être renouvelées.
Navettes gratuites
Les adhérents de l’AMTUIR se sont beaucoup engagés aux cotés du RCPM pour offrir aux visiteurs une prestation non seulement originale mais aussi utile. Car si certains se sont plaints d’un manque de places de stationnement, ces désagréments avaient en effet été anticipés tant par les organisateurs que par la Municipalité. La mise en place d’un service de navettes régulières avec deux bus historiques, entre les sites et la gare SNCF de Chelles, était une excellente initiative qu’il y a lieu de valoriser. Pour être venu les deux jours, je n’ai rencontré aucune difficulté de transport, malgré le mouvement social à la SNCF le dimanche.
Photo 665 : Crédits photos : Musée des transports. Avec l’aimable autorisation de l’AMTUIR. Source : letraindemanu.fr
Outre le fait qu’il était plaisant de faire un bond dans le temps (les bus dataient de 1934), cette démarche s’inscrit dans une politique volontariste de Développement durable que l’on ne peut qu’encourager.
Ceci est d’autant plus appréciable quand on sait que la circulation de ces véhicules anciens nécessite des démarches préfectorales chronophages et énergivores, au même titre que n’importe quelle manifestation festive sur la voie publique, coûteuses en assurances et frais de fonctionnement et gourmande en moyens humains.
Le dimanche notamment, jour où le site TSO était ouvert, les deux vaillants rescapés du siècle dernier ont fait le plein, non sans surprendre agréablement les automobilistes.
Photos 666 et 667 : Affluence aux navettes de l’AMTUIR, devant le site TSO et devant le musée, le dimanche. Crédits photos : Musée des transports. Avec l’aimable autorisation de l’AMTUIR. Source : letraindemanu.fr
Un Réseau IIm
Outre cette offre de transport, l’AMTUIR accueillait les visiteurs avec deux mannequins en tenues d’époque dans le hall d’entrée.
L’association présentait un réseau de tramway en cours de reconstruction. Il s’agit en effet d’une ancienne installation que l’AMTUIR souhaite reconfigurer en vue d’une implantation plus pérenne dans ses locaux Chellois. L’exposition a donc été l’opportunité de relancer ce projet. » Le succès a été au rendez-vous sur notre stand, et ce malgré le caractère inachevé du réseau. Je pense que l’échelle IIm et le thème « tramways » y sont pour quelque chose, car plutôt inhabituels. De plus, la hauteur relativement basse de la table a été très appréciée par le jeune public qui pouvait observer les circulations à loisir » me confiait Florian Caquineau, secrétaire général de l’association.
Photos 668 : Le réseau Tramway en IIm de l’AMTUIR. Crédits photos : Musée des transports. Avec l’aimable autorisation de l’AMTUIR. Source : letraindemanu.fr
Un peu plus de 500 visiteurs de l’exposition ferroviaire ont ainsi profité de cette manifestation pour découvrir le Musée des Transports et la collection qu’il abrite sur le site chellois. Un résultat qui satisfait pleinement Nicolas Leturgeon, vice-président de l’AMTUIR : » Notre triple présence [au salon, au musée, et via les navettes historiques] nous permet aussi de renforcer notre ancrage local, d’un côté avec le Rail-Club de Meaux, de l’autre avec TSO avec lesquels nous souhaitons poursuivre notre partenariat à l’avenir. Il nous permet de montrer une nouvelle fois l’intérêt de notre présence sur le territoire de la ville de Chelles de manière pérenne « .
Voyage dans le temps
Le site chellois accueille une soixantaine de véhicules et un vaste atelier de mécanique / restauration, atelier barrièré pour d’évidentes raisons de sécurité, mais visible par le public. La collection qui retrace une période s’étendant du milieu du XIXe siècle à la période des années 80 vous fait voyager dans le temps et retrace l’histoire du transport collectif, même si j’ai pu apercevoir un ancien taxi de la G7.
Photos 669 : Restauration de la collection. Crédits photos : Musée des transports. Avec l’aimable autorisation de l’AMTUIR. Source : letraindemanu.fr
Si l’agglomération parisienne prédomine largement, la province n’a pas été oubliée puisque plusieurs tramways et autobus de grandes villes y sont représentés. Et pour cause, beaucoup de ces véhicules historiques ont été offerts au musée par la RATP et les régies de transports. A travers ces pièces uniques, est retracée l’évolution du transport de proximité concomitamment à l’aménagement du territoire.
Fait notable, une grande partie des pièces présentées est en état de fonctionnement grâce au travail des bénévoles depuis 61 ans. Certains engins sont ouverts au public qui peut ainsi découvrir l’intérieur de véhicules au confort rudimentaire de l’époque. Ainsi, une motrice de rame Sprague du métro parisien m’a-t-elle rappelé avec nostalgie les années de mon enfance quand ma mère m’emmenait au Jardin d’Acclimatation le jeudi après-midi ou les week-ends : Sièges en bois, porte-chapeaux, loquets des portières, inscriptions calligraphiées aujourd’hui un peu désuètes… L’accès à la cabine rappelle oh combien la conduite était spartiate, bien que moderne pour l’époque.
Photos 670 : Restauration de la collection. Crédits photos : Musée des transports. Avec l’aimable autorisation de l’AMTUIR. Source : letraindemanu.fr
J’ai pu y apprécier la qualité des panneaux informatifs, très didactiques. La visite, thématique et chronologique, est accessible aux personnes à mobilité réduites. En revanche, l’accès à l’intérieur n’est pas possible pour les visiteurs en fauteuil roulant compte tenu de l’ancienneté des véhicules.
Vous pourrez également y voir plusieurs maquettes à différentes échelles, d’anciens appareils utilisés par les régies (composteurs, distributeurs de billets,…) ainsi que quelques guérites et abris d’époque.
Voilà donc une idée de sortie intergénérationnelle en famille qui conviendra aussi bien aux adultes qu’aux jeunes enfants.
Le musée (géré par des bénévoles) n’est actuellement ouvert au public que le troisième samedi de chaque mois, une grande partie de leur temps étant consacré à la restauration très chronophage. Le Musée ouvre également ses portes à l’occasion d’évènements particuliers telles les Journées du Patrimoine.
Il sera ouvert gratuitement au public lors de la Nuit Européenne des Musées qui se déroulera demain samedi 19 mai 2018. Je vous invite à consulter le site officiel de l’AMTUIR pour connaître les modalités pratiques à cette occasion.
Vous pouvez également consulter l’actualité du Musée sur la page Facebook dédiée. Vous y trouverez une belle collection de photos de grande qualité.
Emmanuel
Les photographies illustrant cet article sont extraites de la collection iconographique du Musée des Transports et reproduites avec l’aimable autorisation de l’AMTUIR.
Le train de Manu 