Halte à la désinformation : les passages à niveaux français ne sont pas dangereux !


Episode 75 – Depuis le drame survenu à Millas¹, les réseaux sociaux sont inondés de publications plus ou moins farfelues laissant croire que les passages à niveau français sont d’une extrême dangerosité. C’est une tromperie majeure, car c’est oublier que 98% des accidents survenus sur ces points sensibles sont dus à l’imprudence ou aux infractions commises par les automobilistes.


Le drame de Millas, survenu le 14 décembre dernier¹, a coûté la vie à six jeunes et causé plusieurs blessés graves, dont probablement certains conserveront de lourdes séquelles. Comme tous les accidents collectifs, il suscite une couverture médiatique indécente, témoignant d’un manque flagrant d’éthique de la part des reporters qui subissent la pression de la part de leur rédacteur en chef, eux mêmes soumis au dictat d’actionnaires en quête d’audimat. Nous l’avons déjà vu lors des attentats de Paris en 2015, certaines chaines d’informations en continu n’ont pas hésité à retransmettre des directs au risque de mettre en péril nos forces de sécurité encore en intervention contre des terroristes.

Toutes les grandes catastrophes des transports ne sont que la résultante d’un enchaînement de mauvaises circonstances et sont rarement le fruit d’un seul comportement fautif. Comment donc certains reporters d’images ont-ils osé avancer des théories dysfonctionnelles de l’appareil alors-même que les secours œuvraient encore sur site pour désincarcérer les victimes ? Cette course permanente au sensationnel dictée par les taux d’audience, et donc les recettes publicitaires, n’est plus tolérable.

Bien que les récents déboires de la SNCF ces derniers mois engendrent légitimement un mécontentement commercial des clients de cette entreprise, ces mêmes usagers devraient se féliciter de ces « black-out » qui témoignent au contraire d’une surprotection du voyageur.  Car notre entreprise nationale, bien que victime d’une gestion chaotique inhérente à une politique publique défaillante depuis trente ans, n’en reste pas moins un opérateur de transport particulièrement sûr. Depuis sa création en 1938 et même bien avant avec les réseaux privés d’alors, la sécurité a-t-elle toujours été la priorité.

Photo 378 : Passage à niveau de Pont-Saint-Esprit, image d’illustration. Source : Objectif Gard.

N’en déplaise aux râleurs et autres polémistes, le réseau ferré français a été et est toujours l’un des plus sûr du monde. Notre pays est depuis plus de 150 ans l’un des précurseurs en ce domaine. Nos ingénieurs ont conçu des systèmes très protecteurs et nos agents d’exécution ont toujours porté une attention particulière à leur mise en œuvre. L’informatisation progressive des dispositifs n’est venue que renforcer la parfaite maîtrise des moyens humains. Au point parfois d’une sensation de « surprotection« .

Ainsi, sur notre réseau ferré national toute panne est anticipée et provoque l’arrêt du système. Un machiniste fait un malaise en cabine ? Le train s’arrête. Un conducteur n’obéit pas à un signal d’arrêt ou de ralentissement ? Le train s’arrête. Un feu de signalisation tombe en panne ? Il se met au rouge. Il n’y a plus d’électricité pour l’allumer ? Une batterie de secours se déclenche. La batterie tombe en panne ? Une pancarte informe le conducteur. Je pourrais citer d’innombrables exemples.

Et le passage à niveau alors me direz-vous ?

Il existe plus de 15 000 passages à niveau en France. La grande majorité est dite en « SAL 2« , ce qui en clair signifie « Signal Automatique Lumineux à deux demies-barrières« . Ils sont équipés :

  • De feux lumineux rouges clignotants : Un feu au minimum par axe de voie accédant, parfois plusieurs. Ils se déclenchent 20 à 30 secondes avant le passage d’un train, calculé sur la vitesse maximum de la ligne. Raison pour laquelle le temps d’attente est parfois plus long, mais jamais plus court. Plus le train est lent, plus il faut attendre. Ces feux restent allumés tant que le train n’a pas quitté la zone protégée. Le signal lumineux allumé impose l’arrêt des véhicules automobiles, comme n’importe quel feu rouge.
  • Un timbre sonore continu : Sa vocation première est d’alerter les piétons. La sonnerie se déclenche en même temps que les feux lumineux. Elle cesse sitôt les barrières baissées. En zone urbaine, le volume peut être réduit pour ne pas gêner excessivement les riverains.
  • L’abaissement des demies-barrières débute quelques secondes après le clignotement des feux rouges, afin de laisser le temps aux véhicules engagés de se dégager.

L’ensemble de ces trois dispositifs se déclenche par une pédale ou plus souvent par circuit de voie actionné(e) par les convois ferroviaires. En cas d’avarie de la totalité des dispositifs, le passage a niveau se met automatiquement en fermeture.

Photo 379 : Signalisation de passage à niveau. Source : Internet

En zone urbaine, on trouve aussi des « SAL 4« . Les « SAL 4 » sont identiques aux « SAL 2 » par leur fonctionnement. On y trouve en plus deux demies-barrières supplémentaires afin de rendre le passage à niveau « étanche » aux piétons et autres cyclistes. Ce dispositif évite également les trop fréquents passages en force des automobilistes en chicane.

Toutes les barrières sont en plastique pour pouvoir être forcées en cas de danger pour un véhicule bloqué sur les voies.

Il est enfin utile de rappeler que tous ces passages à niveau font l’objet d’une pré-signalisation routière spécifique avec un panneau A7 (« danger passage à niveau« ) situé au minimum à 150 mètres du point de croisement et que des mirlitons rappellent ce point dangereux tous les 50 mètres.

Déresponsabilisation des automobilistes : Le véritable drame

C’est un mal typique de l’automobiliste français : ‘ toujours de la faute de l’ « autre« , fût-il un arbre ou un banc de brouillard ! Avec l’aide complaisante d’associations – à la botte des lobbies automobiles et – subventionnées avec l’argent du contribuable.

Cinquante bagnoles se télescopent dans le brouillard, sitôt les médias et leurs pseudos-consultants accusent-ils la brume oubliant que si cinquante débiles se sont rentrés dedans, c’est avant tout parce qu’ils roulaient tous trop vite en l’absence de visibilité suffisante et sans respecter les distances de sécurité.

Photo 380 : Carambolage. Image d’illustration. Source internet.

Un abruti se vautre dans un arbre tuant quatre personnes sur le coup pour qu’aussitôt la presse régionale dénonce la prolifération des arbres, occultant le fait que le type circulait à une vitesse excessive dans un virage sur une route détrempée par la pluie. Souvent complètement « bourré » ou « défoncé » !

Au lieu de photographier, téléphonez !

Tout mécanisme, tout automatisme peut, par nature, dysfonctionner. Peut-être d’ailleurs les résultats d’enquêtes sur le drame de Millas pointeront-ils des dysfonctionnement de l’appareillage. Il est bien trop tôt pour se prononcer ! Les journalistes titulaires d’une carte de presse devraient bien faire preuve de décence – bien que cette approche leur soit totalement inconnue – en respectant le temps du deuil et les conclusions des investigations.

Oui ! Je m’insurge contre tous ces rapaces et leurs « consultants spécialisés » – et sans doute grassement rémunérés – qui se sont exprimés en « live« , étalant leurs théories hypothétiques alors même que les secours s’acharnaient à extraire les victimes des carcasses. Comment des journalistes sérieux peuvent-ils sombrer dans une telle décrépitude médiatique quand on sait que de telles catastrophes nécessitent des mois d’enquêtes et des dizaines d’expertises. Souvenons-nous de la tragédie du Mont-Blanc (24/26 mars 1999, 39 morts), de la catastrophe de Flaujac (3 août 1985, 35 morts et 120 blessés), ou de la collision en Gare de Lyon (27 juin 1988, 56 morts).

Depuis la catastrophe, de nombreuses photos circulent sur la toile mettant en avant des passages à niveau défectueux. Souvent mis en ligne par des internautes en mal de reconnaissance et de notoriété qui cherchent à faire « le buzz« , la plupart de ces clichés provoquent des commentaires motivés par la surenchère autant que par la méconnaissance. Cela est d’autant plus absurde que ces images, sorties de leur contexte, n’apportent aucune argumentation technique et se heurtent la plupart du temps au regard acerbe des spécialistes. Encore faut-il prendre le temps d’examiner et d’analyser, ce qui est  totalement impensable pour la plupart des internautes zappeurs. Pourtant, à bien y regarder, on pourrait voir que telle photo est truquée, telle autre n’est pas photographiée en France, ou bien que des agents SNCF sont sur le site d’un « PN » en travaux.

Quant aux éventuels véritables « PN »  en détresse, c’est à dire en raté de fermeture et donc vraiment défectueux, les internautes photographes feraient mieux de se précipiter sur les téléphones d’urgence situés de chaque coté des voies au lieu de dégainer leur smartphone pour ensuite envoyer gratuitement leur clichés à « témoins@télédelahaine.com« .

Photo 381 : numéro d’alerte SNCF. Source : SNCF.

Au demeurant, on a la télé-poubelle et le net-dépotoir que l’on mérite.

En toute logique le drame de Millas aurait du rappeler à nous tous la prudence nécessaire au franchissement des passages à niveau. Au lieu de cela, la masse est indifférente au delà du flash télévisé, voire pire, se vautre dans la perversité photographique.

Un peu de décence bordel de merde !

Emmanuel


¹ Cet article a été initialement publié sur l’ancien blog le 28 décembre 2017

26 commentaires

  1. Un billet bien venu. Les accidents de pn sont pour la plupart causé par les conducteurs routiers imprudents pour ne pas dire très c*** qui forcent les barrières fermée en chicane. Alors quand tu joues et que tu pers eh bien faut pas pleurer après. C’est pourtant simple qd le feu est rouge on s’arrête !

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    1. Au delà de l’accidentologie aux passages à niveau dont, sans contestation possible, la responsabilité incombe à 99% aux comportements fautifs voire délictueux des conducteurs routiers, mon billet porte aussi l’estocade aux journalistes partiaux, aux medias populistes et autres consultants tendancieux qui ont traité les informations initiales relatives au drame de Millas de façon fallacieuse et honteuse. La presse, et notamment les médias audiovisuels se sont déshonorés a cette occasion.

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  2. sur 30 accidents, 29 sont le fait de l’imprudence des automobilistes, mais on oublie un peu trop de nous le rappeler.
    le code de la route prévoit qu’on ne s’engage pas à une intersection si on n’a pas la possibilité de dégager de l’autre côté… à plus forte raison avec un train.
    n’empêche que tous les soirs, je vois des gens s’engager sur les voies (barrière ouverte) et rester à l’arrêt en attendant que ça se dégage sur la route devant eux.
    si le train arrive, ça leur fera une belle jambe de dire « oui mais quand je me suis engagé le signal ne clignotait pas et la barrière était levée »

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  3. ce qui m’inquiète c’est que la SNCF est dans le dénis, bien sûr qu’il a des incidents avec les PN(c’est pas pour rien que certains cheminots ont dû aller au prudhom’ dans le sud ouest, ils considéraient certaines lignes et PN trop dangereux), bien sûr que certains PN ne marchent pas correctement, se ferment trop tard, ne se ferment pas… Evidemment ce n’est pas « tous » les PN, mais faut arrêter de croire qu’il n’y a pas d’accident dû aux PN. Pour l’accident mortel de la Roche Maurice dans le 29, la justice a tranché, le PN n’a pas marché, la SNCF est jugée responsable, mais fait appel. 😉

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  4. Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée ! Idem pour les barrières, non ?
    Et si elle est fermée, elle est défoncée lors d’un choc. CQFD.
    Il doit bien exister des preuves ?
    Quel que soit le responsable, dysfonctionnement SNCF ou conductrice du car, la conséquence, c’est que des enfants sont morts…. Abominable, irréparable.

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    1. Il y a eu des morts certes, mais il est malgré tout nécessaire de rappeler que !e nombres de morts aux PN est d’une trentaine par an, y compris les suicides, ce qui, convenez-en, est peu au regard des 3’000 morts sur les routes par an. Avant de râler les automobilistes devraient faire leur auto-critique !

      Il est donc absurde que les medias prétendent que les PN sont dangereux.

      Il en est dailleurs de même pour les accidents d’ autocars, y compris désertes scolaires, qui sont malgré tout pas si nombreux au regard du nombre de passagers et de kms parcourus chaque année.

      Les enquêtes en cours permettront non seulement de déterminer les responsabilités mais aussi, éventuellement, de réévaluer d’éventuels normes et règlements. Ainsi, c’est les drame du Mont-Blanc (39 morts) qui a été à l’origine de nouvelles normes en tunnel.

      Pour autant, nouvelles normes ou pas, dans les tunnels, de très nombreux automobilistes ne respectent toujours pas les vitesses limites et les distances de sécurité. Le problème n’est donc pas réglé pour autant. Mais bon, on s’est donné bonne conscience.

      Ce n’est pas le tout de créer des nomes et de légifèrer si personne ne les fait respecter ensuite.

      Merci de votre intervention.
      Emmanuel

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  5. Merci pour votre explication claire, précise et détaillée…
    Je n’y connais rien en train du point de vue technique, mais je me disais bien que le « rapport » que les médias nous transmettait de ce tragique accident était simpliste, voire à charge par facilité ( ou bêtise ?… )…
    J’ai été choquée par ce témoignage de père qui a demandé à son fils, présent sur les lieux, de filmer pour qu’il puisse voir ce qui se passe, et qui a ensuite « donner » ces images aux médias qui en ont tiré des conclusions « douteuses »… En tant que maman j’aurais surtout demander à mon enfant de quitter immédiatement les lieux pour ne pas être confronté à des images violentes et choquantes, et pour ne pas risquer de gêner le travail des professionnels du sauvetage…
    Merci en tout cas de votre article !
    Bonne année !

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    1. Votre commentaire est plein de bon sens concernant la requête à !’enfant. Non seulement la scène ne pouvait être que traumatisante, mais aussi dangereuse.

      On peut d’ailleurs être surpris par la sollicitation de ce père de famille. Le reflexe normal s’était de s’assurer de la mise en sécurité de son enfant plutôt que de le transformer en reporter d’images. Comme le dit la pub, « on n’a pas les mêmes valeurs ».

      Je vous souhaite une agréable année 2018
      Emmanuel

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  6. Bonjour je laisse très peu de commentaire car tous cela me dépasse je suis cheminot depuis 2010 à la maintenance des pn et autre infrastructures et je suis d’accord avec vous sur la médiatisation de ce drame on ne regarde pas du bon côté ni celui de la sncf ni de cette pauvre conductrice mais plutôt de la manière dont sont gérer les drames chez nous enfin pour finir vous avais écrit un belle article bonne continuation à vous

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    1. Merci pour votre intervention.
      Si je suis conscient qu’il puisse y avoir des lacunes dans l’entretien du patrimoine technologique ferroviaire, des problèmes qu’ont engendré la mise en concurrence de ce secteur, des soucis liés à la sous-traitance et la formation des personnels, il m’apparait tout de même que la SNCF conserve son esprit de sécurité.

      Je n’ai pas non plus prétendu que les passages à niveau étaient exempts de dangers, mais que la dangerosité était largement exagérée par les internautes et les medias.

      Si certains défauts incombent probablement à la SNCF, !a quasi-totalité des accidents est due à une infraction du conducteur routier. Les automobilistes et chauffeurs routiers se comportent aussi mal aux passages à niveau que sur le reste du réseau. Au passage à niveau, l’imprudence et la délinquance ne pardonnent pas !

      Je vous souhaite une bonne année.
      Emmanuel

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  7. Enfin!!!! Je commençais à me dire que les gens ne savais plus réfléchir.
    Tout est dit rien à ajouter, c’est un article parfait. En plus, avec tout ce buzz, les familles ne doivent plus savoir à quel saint se vouer, et malheureusement ça n’aidera pas à faire leur deuil.
    En tout cas, bravo encore pour cet article.

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  8. Bonjour Monsieur.
    Je vous rejoins et vous avez raison.
    Il y a de la désinformation par le biais des médias ..dont télévisés, mais également de la part du « staff » de la S.N.C.F.
    Je m’explique:  » peu après cet incident et accident tragique, il y a eu le fait d’un père de famille (digne et respectable à mon sens..) et qui a montré, par le biais de son smartphone (suite à l’envoi d’un M.M.S. de son fils..) que les barrières, ou du moins, « la » barrière côté accès par cet autocar (bus scolaire..) étaient levées et les feux clignotants éteints !
    Ce M.M.S. avait d’ailleurs été repris par « B.F.M./TV, avec un cercle rouge – ovale ou élipsoïde entourant les barrières levées visibles sur la photo prise par le smartphone de son fils.
    Suite à cela, et peu après, il y a eu un interview de la part de nombreux journaliste auprès du patron de la société d’autocars en question, et qui, dans ses propos tenus a soutenu la conductrice et chauffeur de l’autocar en question et cette version des barrières ou de « la « barrière levée et des feux clignotants éteints..ce qui a fort déplu à la direction de la S.N.C.F dont Mr. Pépy (no comment..). En fait, la direction de la S.N.C.F. n’a pas apprécié (mais pas du tout..) que ce chef d’entreprise se permette de faire cette annonce avant la..S.N.C.F., voilà tout !
    Je suis toujours aussi et autant retourné de cet incident et accident tragique et dramatique, tant pour les enfants touchés (morts comme blessés dont graves..) et surtout les familles concernées.
    Mais, ce qui m’attriste le plus c’est qu’il existe, au bas mot, bien 3500 à 5000 passages à niveau de ce type en France et non sécurisés ou pas à..100% !!!
    Je n’ai rien contre l’auteur de ce blog, ni la S.N.C.F, en général, mais cela m’attriste et m’inquiète pour la suite et l’avenir.
    On a « volontairement » délaissé les lignes secondaires, au détriment du T.G.V et « tout T.G.V. », au détriment de ces lignes secondaires, pas si obsolètes que cela et pouvant rendre de grands services à tout un chacun dans les déplacements, tant pour le travail ( et avec ça, on ose nous parler d’abaisser le taux de CO2 concernant la pollution avec les voitures et surtout camions..!), les courses, ou..le tourisme..dommage !
    La S.N.C.F, en général, et on ne m’enlèvera pas cela de la bouche, n’en déplaise, a toujours eu comme réaction, en général, et sinon souvent, de se retrancher faussement, derrière cette organisation dite « ponctuelle », dans le sens des départs de trains comme arrivées, mais sans toutefois, ni jamais, aborder le problème crucial des voies ferrées (Voies Ferrées de France..pour le réseau..), des rails, des aiguillages, comme des systèmes de signalisation et d’alerte (feux divers comme barrières et feux clignotants surtout..).
    Il suffit de se remémorer cet accident tragique du à une éclisse, avec ce déraillement en arrivée en gare…
    J’ai utilisé le train pendant plus de 40 ans (tout comme l’avion..) dont T.G.V. et l’on oublie trop souvent que, comme pour le T.G.V. tout n’est pas aussi simple.
    Pour le T.G.V. et concernant sa vitesse et non pas de pointe, il faut tenir compte du tracé et des courbes (virages..), comme du ballast (qui vieilli très vite pour le tracé du T.G.V…) voilà pourquoi on a, tout simplement bétonné des tracés de « L.G.V. » et avec des blocs de traverses en béton, tout en sachant que pour poser les lignes de chemin de fer (rails..), on peut les poser, en linéaire sur 600-800 m et soudé sur place au moment de la pose. Et, pour avancer, avant d’atteindre la vitesse de croisière, avant de parler de vitesse de pointe, comme pour les trains dit « classiques », on utilise toujours en complément un système qui dépose et verse (petit tuyau..) du sable sur le rail pour qu’il évite de patiner.
    C’est pareil pour les trains classiques, en parlant des feuilles en automne, comme et surtout du givre ou verglas sur les rails dont dans les côtes ou montées.
    Bref, tout cela m’indigne fort, et au nom du respect du à tout un chacun (dont les familles endeuillées..), car, avec cette « fausse « avancée dans le temps et sur le plan technique et technologique, il est fait « volontairement » abstraction du dialogue et de la parole, sauf parole « tronquée » pour ne pas dire « truquée », au détriment de tous les utilisateurs potentiels et en général quel qu’ils soient !
    Bonne fin de journée à vous et weekend..Denis.

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    1. Bonjour Janus,

      Concernant l’accident de Millas, je reste par nature prudent sur les photos publiées par d’éventuels témoins et parfois relayées par !es medias.

      En effet le PN de Millas est un PN qui se déclenche non pas par « circuit de voie » mais par « pédale d’annonce » pour fermer et « pédale de rédition » pour rouvrir. Il est donc parfaitement possible que les barrières se soient relevées normalement après le passage du train (vitesse sur l’erre après le choc).

      Un témoin n’est pas un expert. Un témoin apporte, confirme ou infirme des faits qu’il a constaté. Ce sont les enquêteurs et experts qui ensuite, vérifient, analysent et replacent dans le contexte. Ainsi d’autres photos montrent bien que l’axe de la barrière du car était baissée. Là encore, ces images ne prouvent rien puisque le PN peut s’être mis en sécurité après l’accident.

      Concernant la SNCF sur ce drame, elle s’est peu exprimée et c’est très bien. Le patron de l entreprise de cars est en revanche indécente car prématurée et donc présumémment diffamatoire. Il faudra des semaines d’enquêtes pour définir avec précision l’enchainement des circonstances.

      Au delà du drame, il est stupide de prétendre aujourd’hui que les PN français sont dangereux. Le nombre de morts par an est dérisoire au regard des millions de gens qui les franchissent chaque année et des 3000 morts annuels sur les routes en général.

      Pour terminer sur Millas, il serait tout aussi stupide de prétendre que l’autocar est dangereux. C’est un moyen de transport sûr avec une faible accidentologie au regard du nombre de passagers transportés/km.

      Pour ce qui est du réseau en général, la SNCF subit depuis 30 ans une politique publique ultra-libérale. Les Français en sont seuls responsables puisque ce sont eux qui élisent ceux qui mettent en place cette politique publique de transports. Les Français râlent contre la désertification ferroviaire alors qu’ils en sont les seuls responsables par l’utilisation massive de l’automobile.

      A cela, la SNCF fait face au vieillissement d infrastructures qu’elle n’a pas assez entretenues hors LGV. On a investi 6 fois moins pour le rail que pour la route. Une aberration !

      Il faut redynamiser le maillage ferroviaire de proximité pour les voyageurs et imposer le ferroutage des marchandises. La pollution régulière de la région du Mont-Blanc en atteste.

      Quant aux sablieres, dont le but est de déverser du sable devant les roues motrices, elles servent au démarrage (anti-patinage) et au freinage : cela augmente l’adhérence du train. Ce système efficace date du début du chemin de fer.

      Merci de votre contribution,
      Je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année.

      Emmanuel

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      1. Re..
        Merci pour votre réponse qui a le mérite d’être clair.
        Je n’ai rien contre vous ni la S.N.C.F, en général, mais, et concernant cet accident tragique, je ne vous rejoins pas entièrement.
        Merci pour les précisions techniques apportées (je ne prétends pas tout savoir, loin de là, mais, je m’intéresse à beaucoup de choses depuis fort longtemps et m’informe..).
        Pour ce qui est du réseau dit « secondaire », vous avez entièrement raison, il faut « redynamiser » l’ensemble de ces réseaux, et pas seulement là où c’est..rentable..
        En effet, tous les jours, il y a un nombre croissant de gens qui prennent leur voiture personnelle (privée..) pour se rendre au travail.
        S’il n’y avait pas ce.. »Tout T.G.V. », et cet forme d’abandon du réseau secondaire, on pourrait assurer des dessertes un peu partout et pour tout le monde, et ainsi limiter quelque peu la pollution générée en temps normal.
        Tout le monde ne peut pas se permettre de prendre le T.G.V. pour se rendre au travail, au regard du prix du billet et de l’abonnement.
        On fustige à tort les utilisateurs de voitures diesel dites polluantes (pas plus que celles à essence..) pour se rendre au travail, sauf que bon nombre de gens n’ont pas d’autres choix et au regard de leurs sources de revenus propres !
        S’il existait, un peu partout, à travers la France, et comme par le passé, un réseau secondaire digne de ce nom et avec des dessertes en conséquences au regard des utilisateurs, on résoudrait pas mal de problèmes et pas que de..pollution ou de..pauvreté..
        Mon intervention en commentaire mis n’était pas de vous attaquer sur le sujet, encore moins vous critiquer (chacun a son avis personnel..).
        Aussi, je vous souhaite un très bon weekend, et sinon un bon réveillon et une bonne et heureuse nouvelle année 2018 qui vient, pour vous et votre famille, vos proches et vos amis, la santé surtout (la plus grande richesse sur Terre!..)..Denis.

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    1. Les reporters d’images des chaînes télé sont des journalistes. Surtout sur des événements en France. Pour la presse écrite régionale, il y a bien des correspondants mais les articles sont signés d’un journaliste ou de la rédaction.

      Mais quel que soit le statut du reporter sur place c’est bien de la rédaction qu’incombe la responsabilité du contenu diffusé par le media.

      Et il en est de même pour un simp!e blog d’un particulier. Ainsi, sur « letraindemanu », blog personnel thématique, j’engage ma responsabilité à titre d’auteur (je rédige les articles) mais j’engage aussi ma personnalité en tant qu’éditeur (puisque je publie l’article). La thématique du blog ne prête pas particulièrement à polémique, mais j’ai, par le passé tenu un blog politique plus à risque. Un bloggueur politique peut très bien se retrouver devant un tribunal. Le délit le plus poursuivi étant la « diffamation publique  » ou l’ « injure publique » (les deux ne sont pas cumulatifs).

      Bref, tout ca pour dire que, titulaire ou non d’une carte de presse, on reste pénalement responsable de ses écrits ou de ses propos.

      Joyeuses fêtes

      Emmanuel

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  9. OUI
    ayant été un professionnel de la route , et ayant eu aussi le coup des barriéres qui s’ abaissent alors que je suis sur le passage à niveau, en fait c’ est une situation que je ne vous souhaite pas, heureusement, j’ ai immédiatement réagi , en repoussant la barrière , et , finalement , il n’ y a pas eu de train ..c’ était en 1981…
    – Donc , il faut réagir trés vite à ce moment la , il n’ y a pas de questions à se poser..
    Mais , hélas pour cette dame, pour rien au monde ,j’ aimerais être à sa place, car elle doit avoir en tète les hurlements des enfants en plus de la douleur de ses blessures..Et , de supporter la peine de tous les parents..
    donc attention au suicide..
    de plus se sera le pot de terre contre le pot de fer…
    une rude bataille , ce qui peut faire la différence se sera tous les témoignages des gens des environs qui pourront affirmer si il y avait bien un dysfonctionnement à ce passage à niveau..
    – Cela fait beaucoup d’ accident de train , et c’ est sur, les restrictions budgétaires , ont surement une grande part de responsabilité..
    De nos jours par manque de personnels ou à force de soustraité ,voir même dans les emprises il n’ y a même plus d’ agent d’ entretient…
    dans les gares secondaires ,il n’ y a que des guichets automatiques plus d’ agent.

    Pour moi , les 2 directeurs doivent être relevé de leurs fonctions et mis en examen…
    et il faut revoir complètement le systéme de sécurité aux abords des passages à niveaux .
    L’ histoire de doubler les feux lumineux , d’ un radar et autre ne tient pas debout , juste de la poudre aux yeux,
    De nos jours avec la technologie de pointe , nous savons piloter un satellite à des millier de kilomètres et nous ne savons pas détecter s’ il y a une voiture sur les rails 800 mètres avant le passage à niveaux .

    Je pense que c’ est une question d’ homme de terrain , et bien sur sans trop regarder à la dépense..
    Pompier, police , Maire et les citoyens en toute connaissance de cause à l’ écoute de nouvelles solutions..
    Cette question ne regarde en rien les politiques et les gens de bureau loin d’ assurer votre sécurité..

    donc le débat est ouvert…

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    1. Bonsoir Marc,

      Ton commentaire inhabituellement accusateur me surprend, surtout quand tu dis, je cite : « Pour moi , les 2 directeurs doivent être relevé de leurs fonctions et mis en examen… ». Les directeurs de qui ? De la SNCF ? De la société de l’autocar ? Pour le moins, cela me semble bien prématuré avant même de connaitre les résultats des expertises. Mais tu peux peut-être préciser ta pensée.

      On peut noter que la SNCF à fait preuve de retenue dans sa communication, se limitant aux messages de compassion d’usage et d’un communiqué en réponse à une déclaration accusatrice du patron de l’entreprise d’autocars. Sur ce point la SNCF a été à la hauteur des circonstances.

      D’ailleurs, on peut également !egitimement se questionner sur la trop rapide communication de ce dernier. Il a en effet déclaré « avoir parlé avec sa salariée » alors que cette dernière ne pouvait pas être entendue par les gendarmes enquêteurs. C’est très surprenant ! Car soit son état ne permettait de répondre à aucune question de quiconque, soit elle était en mesure de parler et ses premiers témoignages auraient dus être réservés aux enquêteurs. Cette sélectivité pose donc la question de la sincerite du témoignage de son employeur.

      Pour les autres points que tu évoques sur certains dysfonctionnements vécus, et sans les remettre en cause, tu !e dis toi-même, c’était dans les années 1980, soit plus de trente ans. Nul doute que des progrès ont été faits depuis.

      Je te rejoins enfin sur un point : la problématique budgétaire et les carences. La catastrophe de Bretigny (7 morts de mémoire) à mis en avant cette cause première comme ayant initie le déraillement.

      Mais il faut alors que les usagers acceptent de payer le vrai cout de leurs transports. Quand on veut du low-cost partout (trains, avions, voitures,…), il faut assumer ses choix et ne pas venir râler ensuite sur les restrictions de budget, la diminution des moyens humains et la baisse de la qualite de service.

      Ce sont les français et eux seuls qui sont responsables de la libération des marchés puisque depuis des décennies ils élisent des pro-européens aux plus hautes fonctions.

      Nul pourrions disserter longtemps sur tous les méfaits du capitalisme dévastateur et de notre part de responsabilité en tant que consommateur-électeur.

      Emmanuel

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